sur scène

Au programme de mon émission sur YouTube, L. C. McKinley (rubrique « Un blues, un jour »), Ronan One Man Band et Fred Cruveiller Blues Band (rubrique « Sur scène »).

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© : Pinterest

Le chanteur et guitariste L. C. McKinley nous a quittés il y a 49 ans aujourd’hui, le 19 janvier 1970, à l’âge de 51 ans. C’est un bluesman sans doute très méconnu qui nous laisse seulement quelques faces gravées dans les années 1950 à Chicago. Il est né Luke C. McKinley le 22 octobre 1918 à Winona, une ville du Mississippi située à l’est du Delta, au niveau de Greenwood. On connaît peu d’éléments relatifs à sa jeunesse, mais il semble s’être fixé à Chicago dès 1941, et il se produit de plus en plus régulièrement dans les clubs de la ville durant la décennie. Curieusement, et cela fait son originalité, contrairement aux autres bluesmen de sa génération originaires du Mississippi, son jeu de guitare n’est pas issu du Delta Blues, on y perçoit plutôt l’influence de T-Bone Walker et du blues californien des années 1940. Ces caractéristiques éloignées du blues moderne pratiqué durant l’âge d’or ne l’empêchent visiblement pas de trouver des engagements, et vers 1950, il commence à jouer avec le saxophoniste Ernest Cotton et le pianiste Eddie Boyd.

En 1951, il apparaît sur un single de Boyd, qu’il retrouve l’année suivante (également avec Cotton) sur son fameux succès Five Long Years. Une collaboration qui se poursuit en 1953 et 1954, mais aussi avec un autre pianiste, Curtis Jones. Parallèlement, à partir de 1953, il signe quelques titres sous son nom jusqu’à la fin de la décennie, mais bon nombre des titres ne sortent pas et ne verront le jour qu’après sa mort, une ultime séance en 1964 subissant le même sort… Il est possible que le style atypique de McKinley l’ait empêché de se faire un nom dans le Chicago Blues, ce qui est bien entendu regrettable car il ne manquait pas de talent. En tout cas, il disparaît des radars après 1964 et décède donc six ans plus tard, en 1970, plutôt jeune, à 51 ans. J’ai choisi un de ses titres de 1954, sur lequel il bénéficie d’un accompagnement royal avec Ernest Cotton au saxophone, Eddie Boyd au piano, Ransom Knowling à la basse et Odie Payne à la batterie. Ça s’appelle Tortured Blues.

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© : Blues Unlimited N° 147 (printemps 1986) / Stefan Wirz.

 

Comme pour « En tournée » hier, la rubrique « Sur scène » reprend son cours normal. Alors que la fin du mois de janvier approche, il est grand temps d’évoquer la prochaine édition de l’International Blues Challenge (IBC) qui se déroulera du 22 au 26 janvier 2019 à Memphis. Organisé depuis 1984 par la Blues Foundation, cet événement permet à des formations venues du monde entier (plus de 260 selon les sources « officielles ») de s’affronter pacifiquement en musique pour désigner des lauréats dans deux catégories principales, les groupes et les solos ou duos. L’IBC compte aussi d’autres catégories qui récompensent les instrumentistes et les disques autoproduits. Enfin, et je l’avais relaté ici dans mon article du 10 décembre 2019, ce sera aussi l’occasion pour Jean Guillermo de recevoir un Keeping the Blues Alive Award, remis aux acteurs du blues non musiciens. Pour toutes les informations et notamment le programme sur le déroulement de l’IBC, les liens mentionnés ci-dessus devraient suffire.

Côté musique, deux représentants français ont été désignés dans les deux catégories principales. Pour les solos-duos, il s’agit de Ronan One Man Band, qui comme son nom l’indique se produit seul.

 

Côté groupes, l’heureux élu est le Fred Cruveiller Blues Band. Bien entendu, j’ai choisi de programmer exceptionnellement deux titres, un de Ronan One Man Band (Shake It), l’autre de Fred Cruveiller (Messin’ With the Kid).