Blues in France copie

Au programme de mon émission sur YouTube, Charlie « Specks » McFadden (rubrique « Un blues, un jour »), et Awek (rubrique « Blues in France»).

Je consacre ma première page du jour à Charlie « Specks » McFadden, né à la fin du XIXe siècle, le 24 avril 1895. Il s’agit un bluesman obscur dont la biographie est très peu documentée. McFadden est le nom de son beau-père, il s’appelait en réalité Charles Pertum et vient de Quincy, une ville sur le Mississippi mais dans l’Illinois, au nord-ouest de Saint-Louis. C’est d’ailleurs à Saint-Louis que McFadden s’est installé en 1921, dont il va devenir un des chanteurs les plus en vue à une époque où la scène blues est encore très peu développée dans la grande ville du Missouri. Comme Texas Alexander que nous avons évoqué dans une émission et un article le 16 avril 2019, McFadden, qui, ne joue d’aucun instrument, va d’ailleurs vite s’associer avec un pianiste célèbre qui fait également partie des pionniers du blues de Saint-Louis, Roosevelt Sykes. Il n’avait de toute façon pas trop le choix, le piano occupant une place très importante dans le blues de la grande ville du Missouri.

En fait, McFadden ne va pas beaucoup enregistrer, seulement 20 faces entre 1929 et 1937, dont quelques-unes sous le nom de Pertum, avec Sykes présent sur 12 d’entre elles, qui utilisait lui aussi deux pseudos, Dobbie Bragg et Willie Kelly. Sur les autres, il s’accompagne d’autres pianistes moins connus, comme Eddie Miller, Pinetop Sparks et Tom Webb. Il a en outre gravé quatre autres faces qui n’ont pas été retrouvées. Pendant sa période d’enregistrement, il était pris par le démon des jeux d’argent, ce qui lui valut au moins une dizaine d’arrestations. Mais on ne sait rien d’autre de sa vie. Il a pourtant vécu encore longtemps après ses derniers enregistrements car il est mort en 1966 à l’âge de 71 ans. En tout cas il avait une belle voix ample et mérite d’être redécouvert, ce que permet l’anthologie « Complete Recordings in Chronological Order 1929-1937 » (Testament, 1993). Pour mon émission, j’ai retenu un morceau de 1929, sur lequel il est accompagné du pianiste Eddie Miller, Harvest Moon Blues.

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© : Popsike

 

J’ouvre donc une deuxième page consacrée à Awek après une émission et un article mercredi dernier. Vous le savez très certainement, nous avons plusieurs très bonnes raisons de parler du groupe toulousain dans deux rubriques consécutives « Blues in France » du mercredi. Tout d’abord parce qu’Awek fête ses 25 ans d’existence en cette année 2019. Ensuite, parce qu’il vient de sortir un nouvel album, « Let’s Party Down », sur lequel je me suis donc arrêté dans le détail mercredi dernier. Je me contente de rappeler qu’il est très réussi et qu’il a été enregistré au studio Greaseland de Kid Andersen à San José en Californie, avec des invités comme Rusty Zinn, Bob Welsh, Chris Burns et Drew Davis.

 

Enfin, comme si cela ne suffisait pas, ce dernier album s’accompagne d’un CD bonus, sous la forme en quelque sorte d’une rétrospective car il se compose de 14 morceaux enregistrés en public entre 1995 et 2017. Pour être tout à fait précis, le morceau le plus ancien de ce CD, qui date donc de 1995, fait exception car n’est pas un live, mais il est tiré des premiers enregistrements studio d’Awek ! Lui-même intitulé « Celebrating 25 Years of Blues », ce disque bonus complète idéalement le CD studio, pour un ensemble qui offre un beau et large panorama de la carrière d’Awek. Alors bravo et merci pour ce que vous faites messieurs Bernard Sellam au chant et à la guitare, Stéphane Bertolino à l’harmonica, Joël Ferron à la basse et Olivier Trébel à la batterie. Pour illustrer tout cela dans mon émission, j’ai choisi un morceau assez particulier. Pas seulement pour sa qualité artistique qui est de toute façon évidente tant c’est lancinant et plein d’intensité, mais parce qu’il a été enregistré dans un club de Mumbai en Inde. Ça date de 2009 et ça s’appelle In My Kitchen.