Zetwang, Astier…

C’était donc hier soir au Dantana Café à Capesterre-de-Marie-Galante. Dès 18 heures, l’inauguration d’une bodega forcément « les pieds dans l’eau », sur fond musical assuré par DJ Gaspi, réunissait déjà une belle audience qui ne cessera de croître. Deux bonnes heures plus tard, Phil Zetwang et Jean-Yves Astier affûtent instruments et voix pour prendre progressivement le relais. Les bikers les Desperados investissent alors le lieu, et la température, pourtant déjà étouffante, gagne quelques degrés supplémentaires. On connaît la formule depuis le 16 octobre (lire mon article du 17 octobre) mais on ne s’en lasse pas. Jean-Yves Astier, dont le chant protéiforme conquit le public, fait gronder sa guitare rythmique (« Hear my train A comin’ », diraient certains !). Nul besoin de basse ou de batterie, et Phil Zetwang, sur cette ossature charnue et lancinante qui étreint comme un étau, distille ses chorus cinglants et acérés sans jamais céder à la démonstration.

Toute est en place.


Car il s’agit de blues et sûrement pas d’esbroufe, même si le répertoire flirta sans doute plus avec le rock que lors de leur premier passage au Dantana. Les classiques défilent, empruntant donc au rock ‘n’ roll (Nadine de Chuck Berry), à la chanson française (Vertige de l’amour d’Alain Bashung, Le sud de Nino Ferrer), au rock français (Joue pas de rock ‘n’ roll pour moi et Toute la musique que j’aime de Kivoussavé), au cajun (Travailler c’est trop dur de Zachary Richard), au boogie (Je me suis lavé les mains dans une eau sale, toujours du célébrissime Kivoussavé) et bien sûr au blues bien épais (Toi qui t’en vas de… devinez !). Mais quel que soit le registre, c’est compact, efficace, ça sent la sueur, et au travers d’une interprétation débridée mais maîtrisée, le blues exsude à chaque note. À peine un mois et demi après sa première sortie, voici le duo Astier/Zetwang installé parmi les formations phares de Marie-Galante, avis aux programmateurs… À propos de programmateur, un grand merci à Jo et son équipe du Dantana pour l’accueil toujours impeccable. Outre quelques images, je vous propose quatre extraits de ce concert : NadineJe me suis lavé les mains dans une eau saleToi qui t’en vas et Toute la musique que j’aime.

La bodega inaugurée hier à grand renfort de sangria et autres tapas.
Zetwang, Astier…
Astier…
Une jeune invitée pour une adaptation a cappella du Harley Davidson de Serge Gainsbourg.
Un invité moins jeune dont la lecture du Proud Mary de John Fogerty fut remarquée.