en tournée

Au programme de mon émission sur YouTube, Jim Baxter (rubrique « Un blues, un jour ») et John Németh (rubrique « En tournée »).

bax 1

Andrew et Jim Baxter. © : Discogs

Je débute aujourd’hui avec un personnage très peu connu, le chanteur et guitariste Jim Baxter, né le 18 janvier 1898 à Calhoun en Géorgie, il y a donc tout juste 121 ans. Il se produisait dans un style très archaïque plus proche du string band que du blues, notamment avec son père Andrew Baxter (1869-1955) qui jouait du violon. On dispose de très peu d’éléments biographiques sur les Baxter, mais j’ai choisi de les évoquer ici pour plusieurs raisons. D’abord pour leurs aptitudes artistiques, bien sûr. Mais également parce qu’ils font partie des premiers musiciens originaires de Georgie à avoir enregistré. Enfin, parce qu’ils s’inscrivent aussi parmi les pionniers des enregistrements dits « mixtes » (des Noirs avec des Blancs) dans les années 1920, à une époque où la ségrégation était très marquée.

bax 3

Andrew et Jim Baxter encadrant un banjoïste non identifié. © : Stefan Wirz.

Et pour cette raison, ils sont à l’origine le 9 août 1927 d’une séance d’enregistrement (qui est aussi leur première) à propos de laquelle on ne sait trop s’il faut rire ou pleurer… Car les Baxter avaient l’habitude de se produire avec un autre groupe, les Georgia Yellow Hammers, mais contrairement à eux, ceux-ci étaient blancs. Dès lors, lors du trajet en train qui les menait à Charlotte en Caroline du Nord pour enregistrer, ils ont dû voyager dans une voiture à l’arrière du train pendant que les Georgia Yellow Hammers se trouvaient à l’avant. Bien sûr, ils ont fini par se retrouver dans le studio, et là encore pour écrire l’histoire en réalisant donc des disques qui figurent parmi les premiers réunissant des Blancs et des Noirs. Durant la séance du 9 août 1927, les Baxter et les Georgia Yellow Hammers ne graveront finalement qu’un seul titre ensemble. Baxter père et fils en signeront trois de leur côté, puis une quinzaine d’autres entre 1928 et 1930, dont plusieurs restent malheureusement inédits. On relèvera enfin pour l’anecdote que Jim Baxter est mort en 1950, soit cinq ans avant son père… Pour illustrer cela, j’ai programmé un morceau de cette séance du 9 août 1927, The Moore Girl.

 

Comme prévu, je reprends à compter d’aujourd’hui le cours normal de mes rubriques de fin de semaine consacrées aux tournées et concerts. Pour « En tournée » le vendredi, je vous propose d’initier le millésime 2019 avec l’excellent chanteur et harmoniciste John Németh, originaire de la ville de Boise en Idaho où il est né le 10 mars 1975, et où il a débuté à l’église avant d’apprendre à jouer de l’harmonica. Pour en savoir plus sur cet artiste, je vous invite à lire l’article publié par Éric Doidy dans le numéro 227 de Soul Bag. Comme c’est un véritable stakhanoviste qui ne cesse de se produire, notamment avec son groupe Fat John & The 3 Slims qui comprend Tom Moore, il se fait remarquer, et à l’orée des années 2000, il commence à collaborer avec le Californien Junior Watson. D’ailleurs, il s’installe à Oakland en Californie en 2004, qui est aussi l’année de l’enregistrement de son premier album, l’autoproduit « Come On and Get It » (sur lequel Watson l’accompagne).

nem 3

La page d’ouverture de l’article publié dans le numéro 227 de Soul Bag. © : Soul Bag.

Aujourd’hui, il en est à neuf, avec notamment son dernier « Feelin’ Freaky », sorti en 2017 chez Memphis Grease, qui est absolument remarquable et peut-être bien son meilleur. Néanmoins, je n’ai pas écouté tous les albums de John Németh mais tous ont été très bien reçus… Outre ceux cités plus haut, j’ai particulièrement apprécié « Memphis Grease » (Blue Corn, 2014). De toute façon, depuis quelques années, Németh s’est vraiment installé parmi les bons artistes de sa génération avec un blues personnel et même aventureux, pour son jeu d’harmonica mais aussi pour sa très belle voix qui lui vaut également d’être considéré comme un excellent chanteur de soul blues. Mais venons maintenant à sa tournée en France qui compte cinq dates : pour ce mois de janvier, Németh sera le 24 à Saint-André-lez-Lille (Nord), le 25 à Beaumont (Puy-de-Dôme), le 26 à Oraison (Alpes-de-Haute-Provence) et le 27 à Erquinghem-Lys (Nord), puis le 3 février à Saint-Agathon (Côtes-d’Armor). Pour illustrer tout cela, j’ai choisi un titre en public de 2017, qui donne aussi son nom à son dernier album, Feelin’ Freaky.

nem 4

© : Discogs