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Au programme de mon émission sur YouTube, Alec Seward (rubrique « Un blues, un jour »), et Sugaray Ford & Laura Chavez (rubrique « En tournée»).

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© : Gérard Herzhaft / Blue Eye

Je vous propose d’évoquer aujourd’hui Alec Seward, qui nous a quittés le 11 mai 1972. Né le 16 mars 1901 du côté de Blanks Tavern, une localité en Virginie, il vient d’une famille très nombreuse car ils étaient 14 enfants. Il a rapidement appris le chant et la guitare pour commencer à jouer localement, dans le style du blues de la Côte Est. Soucieux de vivre de sa musique, à l’instar d’autres bluesmen de cette même Côte Est, il choisit de prendre la route de New York, où il s’installe probablement au début des années 1920. Il y côtoie Sonny Terry et Brownie McGhee, mais il a du mal à s’exprimer dans leur style qui s’est urbanisé, et reste plus attaché qu’eux au Piedmont Blues de sa terre natale. C’est sans doute la raison pour laquelle il enregistre ses premiers disques plutôt tardivement, en 1944, avec Sonny Terry mais aussi avec Cisco Houston et Woody Guthrie !

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© : Discogs

Parallèlement, il rencontre un autre artiste de la Côte Est du nom de Willie Hayes, comme lui chanteur et guitariste. Seward trouve en Hayes un artiste plus en phase avec le blues rural qu’il affectionne, et les deux hommes s’associent pour graver de nombreuses faces ensemble. Ils utilisent plusieurs pseudonymes pour leur duo, The Blues Kings, The Back Porch Boys, Guitar Slim and Jelly Belly, ce dernier étant le plus connu. Leurs disques des années 1940, réédités plus tard par le label Arhoolie, sont en tous points superbes. En 1954, il retrouve Sonny Terry pour l’album « City Blues » (Elektra), sur lequel son nom est malheureusement orthographié Stewart… En 1965, il sort son seul album complet sous son nom « Creepin’ Blues » (Prestige Bluesville), puis participe l’année suivante à un autre issu d’une session informelle avec Sonny Terry et Brownie McGhee, « Late One Saturday Evening » (Interfusion, 1975). Gérard Herzhaft a eu l’excellente idée de rassembler sur son blog une anthologie avec toutes les faces sous son nom de Seward, « Complete Recordings 1947-1965 » (à noter qu’il est mentionné par erreur 1944 au lieu de 1947 sur l’image de couverture). Alec Seward va ensuite apparaître dans des festivals, avant donc de s’éteindre le 11 mai 1972 à l’âge de 71 ans. J’ai pris pour mon émission la chanson-titre de son album « Creepin’ Blues », sur laquelle il est accompagné de l’excellent harmoniciste Larry Johnson.

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© : Discogs

 

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© : Blues Radio International / YouTube

Pour la page « Sur scène » de ce samedi, on va s’arrêter sur un duo inhabituel et en quelque sorte de circonstance, composé de la guitariste Laura Chavez et du chanteur Sugaray Ford. C’est en outre lié à l’actualité car vous savez forcément que les Blues Music Awards ont été décernés avant-hier 9 mai 2019, car j’ai régulièrement évoqué les nominés ces dernières semaines dans Les temps du blues… Je reviendrai évidemment aussi sur les gagnants, mais plutôt en fin de mois car mes articles sont rédigés plus d’une semaine à l’avance, je ne connais donc pas les résultats 2019 à l’heure où j’écris ces lignes, contrairement à vous…

Mais revenons à notre duo, dont le clip que je diffuse dans mon émission est directement lié à l’actualité. Il a en effet été enregistré il y a tout juste un an, le 11 mai 2018, dans le cadre de l’édition 2018 des Blues Music Awards, dans les studios de Blues Radio International. Vous connaissez sans doute les deux protagonistes. Laura Chavez est une guitariste époustouflante, révélée aux côtés de Candye Kane qu’elle a accompagnée plusieurs années. Et depuis la mort de Candye, on l’a vue avec bien d’autres dont Nikki Hill, Mike Ledbetter & Monster Mike Welch et plus récemment Big Daddy Wilson. Quant à Sugaray Ford, c’est tout simplement un des meilleurs chanteurs en activité. Ce qui est aussi inhabituel ici, c’est Laura Chavez à la guitare acoustique. Certes, ce n’est pas un morceau en concert à proprement parler, mais c’est enregistré dans les conditions du live et je trouve ça superbe. Ça s’appelle I Need a Little More Time.