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Qui se souvient de Charley Booker ? Ce chanteur et guitariste a gravé une poignée de singles en 1952 et 1953 avant d’apparaître vingt ans plus tard sur un live, mais c’est absolument tout… Si nous en parlons aujourd’hui, c’est parce qu’il nous a quittés un 20 septembre, en 1989, il y a donc tout juste trente-deux ans. Booker est né le 3 septembre 1919 (l’année 1925 est également citée) du côté de Moorhead, Mississippi, en plein Delta. Il s’initie la guitare avec un oncle qui aurait lui-même appris auprès de Charlie Patton. Dans les années 1940, il se produit à Leland avant de s’installer à Greenville où il anime aussi une émission de radio. Sa voix traînante et son jeu de guitare économique mais expressif, caractéristiques du Delta Blues, attirent l’attention d’un certain Ike Turner, qui joue alors le rôle de découvreur de talents pour le label Modern. Tout naturellement, Booker enregistre ses premières faces en 1952 pour Modern, notamment accompagné de Houston Boines à l’harmonica et bien sûr de Turner au piano. Il réalise quatre faces, puis cinq autres l’année suivante pour Sun, qui restent toutefois inédites… En 1973 (mais le CD ne sortira qu’en 1994), il apparaît le temps d’un seul titre live, New moonrise blues, sur l’anthologie « Memphis Blues Caravan Vol. II ». Mais ces accompagnateurs ne sont pas les premiers venus : Joe Willie Wilkins et Houston Stackhouse à la guitare, et les deux membres de la section rythmique des HouseRockers de Hound Dog Taylor, Brewer Phillips à la basse (mais en employant une guitare) et Ted Harvey à la batterie ! Booker déménage ensuite à South Bend, Indiana, et se contente de jouer localement. Il décède donc le 20 septembre 1989, à soixante-quatre ans. Ses faces, qui incarnent bien le Delta Blues électrifié des années 1950, disponibles sur diverses anthologies, méritent d’être recherchées. Je vous propose de l’écouter en 1952 avec No ridin’ blues.

© : Steve LaVere / Wirz.