L’étau de la crise sanitaire se desserre peu à peu. Il a ainsi permis le retour des concerts sur notre belle île de Marie-Galante, et tout particulièrement au Dantana Café à Capesterre, comme je l’annonçais ici dans mon article du 10 octobre 2021, avec des habitués de notre scène, Phil Zetwang et Jean-Yves Astier. Hier samedi 16 octobre 2021, ils s’exprimaient toutefois dans une formule de duo inédite et à peine rôdée, car Jean-Yves m’avouera qu’ils n’avaient répété que quatre fois. Ça ne s’est ni vu ni entendu, tant leur complicité paraît naturelle ! À ma droite, Jean-Yves au chant et à la guitare rythmique, métronomique, obsédante, harassante et ô combien efficace. À ma gauche, Phil, qui use de cette trame pour distiller des solos, justes et expressifs, mais toujours empreints d’une part d’invention et même d’improvisation, ce qui ressortira encore davantage durant un second set souvent fougueux (avec un zeste de slide au dobro qui a un goût de « revenez-y »). Du blues uniquement dans notre langue et même pas mal de chanson française au répertoire, mais la sauce blues concoctée par les artistes en fait un mets délectable… Phil fut impeccable, mais ce compte-rendu serait incomplet sans s’arrêter sur le chant de Jean-Yves. On a beau le connaître, mais à bientôt soixante et onze ans, il trouve encore le moyen de progresser. Son épouse Françoise, à laquelle je disais mon emballement, me glissera simplement : « Jean-Yves, au niveau de la voix, il a le grain… » Voilà une dame qui connaît son homme ! Car ce grain, c’est le corps des voix qui marquent, qui feulent, menacent et rugissent. Au bilan, on piaffe d’impatience à l’idée de revoir le duo à l’œuvre. Merci bien sûr à l’équipe de Jo au Dantana pour l’accueil. Je m’excuse de ne pas mettre de photos du concert, mais, sans doute distrait, j’ai juste oublié d’en prendre !