© : Deezer.

Malgré une carrière courte, ce bluesman important eut peut-être autant d’influence sur les guitaristes de rock que de blues, et ses disciples ne se comptent pas. Outre son jeu de visionnaire, extrêmement riche et expressif, il expérimenta notamment la distorsion dix ans avant celui qui deviendra un maître du genre, un certain Jimi Hendrix. Il fut également un excellent chanteur marqué par le gospel. De son vrai nom Eddie Jones, il voit le jour le 10 décembre 1926 à Greenwood, Mississippi, et débute comme chanteur et danseur. Après la Seconde Guerre mondiale, il s’installe à La Nouvelle-Orléans vers 1950 et commence à se produire dans les clubs locaux. Son phrasé avant-gardiste et son jeu de scène spectaculaire (il disposait d’un cordon de plus de cent mètres entre son ampli et son instrument qui lui permettait de s’enfoncer dans le public) lui valent d’être rapidement remarqué. Après quatre titres en 1951, il grave l’année suivante sa chanson la plus emblématique, The things that I used to do. Il exploite ensuite la recette tout en enregistrant d’autres singles dans une veine plus proche du R&B, mais à partir de 1956, le succès est de moins en moins au rendez-vous. Déçu par le système, déprimé, Guitar Slim cède aux pires excès dont l’abus d’alcool, et décède le 7 février 1959 à seulement trente-deux ans. Deux compilations récentes rassemblent ses trente chansons enregistrées entre 1951 et 1958 : « You’re Gonna Miss Me – The Complete Singles Collection As & Bs 1951-1958 » (Jasmine, 2017) et « The Complete Releases 1951-58 » (Acrobat, 2019). Bien entendu, bien qu’elle soit archiconnue, je ne résiste pas au plaisir de mettre ici cette merveille qu’est The things that I used to do