Thierry et Jean-Philippe Fanfant. © : Drumming Lab.

Depuis deux semains, je rediffuse sur ce site les dix épisodes de la série réalisée par Michel Octave, « La fabuleuse histoire de la musique guadeloupéenne », une production Zycopolis avec France Télévisions. Voici donc le troisième épisode, intitulé « Fratries… ». Dès lors, Charles et Guy Datil (des Maxel’s), ainsi que Thierry et Jean-Philippe Fanfant, reviennent sur leurs parcours en évoquant leurs pères respectifs, mais ils ne sont pas les seuls. On s’aperçoit très vite qu’il s’agit plus de familles que de fratries, qui comprennent grands-parents, parents, enfants, petits-enfants, et même oncles, cousins… Les plus jeunes apprennent des anciens, les familles se réunissent souvent dans les maisons, dans des caves aménagées en locaux de répétition.

© : Télérama.

Comme j’aime bien faire ici des rapprochements avec le blues, cela me rappelle les familles du nord du Mississippi comme les Kimbrough et les Burnside : eux aussi aimaient (et aiment toujours !) rassembler plusieurs générations, chaque membre jouant différents instruments sans même savoir à qui ils appartiennent. Leur style de blues, le Hill Country Blues, est en outre très marqué par les percussions africaines. Ce qui nous ramène à nos fratries guadeloupéennes, qui, à l’origine, débutent dans des bals et interprètent des musiques traditionnelles comme le gwo ka, biguine et la mazurka, avant de se produire dans de grands orchestres. Mais les choses changent à la fin des années 1960, les boîtes de nuit se répandent et les jeunes délaissent les bals et les grands orchestres traditionnels. On voit alors apparaître de plus petits groupes aux noms vecteurs de dynamisme comme les Faucons, les Rapaces, les Vikings, les Aiglons… Un troisième épisode passionnant qui confirme la belle tenue de cette série, à voir à cette adresse.