Stax a cessé ses activités en 1975, il y a donc pratiquement cinquante ans, mais on ne se lasse pas de se replonger dans l’histoire de ce label qui marqua la musique populaire durant près de deux décennies. Une nouvelle occasion nous est donnée avec la sortie ce 20 mai 2024 de Stax: Soulsville U.S.A., une série documentaire en quatre épisodes que l’on doit à Jamila Wignot et produite par HBO. Une histoire qui débute donc en 1957 à Memphis avec le lancement du label Satellite par Jim Stewart, rejoint dans l’aventure l’année par sa sœur Estelle Axton (née Stewart) qui apporte un financement conséquent. En 1961, Satellite devient Stax, un nom qui associe les deux premières lettres de ceux des deux créateurs. Avec les Mar-Keys puis Booker T. & the M.G.’s comme house bands, les succès ne vont pas tarder, d’autant que Stax a également signé un partenariat avec Atlantic…
Otis Redding devient la première grande star du label en 1962, mais Booker T. & the M.G.’s sous leur propre nom, Carla Thomas, Sam & Dave, Wilson Pickett, William Bell, Eddie Floyd et d’autres contribuent à la réussite de Stax et ses filiales dans la première moitié des années 1960. Si la soul est d’abord le style dominant, Stax attire rapidement ce qui se fait de mieux parmi les représentants des différentes musiques afro-américaines, R&B, blues, gospel, funk… Quand le partenariat avec Atlantic prend fin en 1968, Stax poursuit en tant que label indépendant et se distingue notamment en 1972 avec le mégaconcert Wattstax, qui donnera également naissance à un film et un album. Organisé en mémoire des émeutes du quartier de Watts à Los Angeles en 1965, Wattstax m’offre aussi l’occasion de rappeler que Stax s’est aussi distingué en brisant souvent les barrières raciales (son house band légendaire se composait de musiciens noirs et blancs) au plus fort de la lutte pour les droits civiques.
Mais revenons à la série avec une brève description des quatre épisodes.
– Épisode 1 (60 minutes), « Cause I Love You ». Les débuts avec Booker T. & the M.G.’s et Otis Redding, et déjà cette volonté d’œuvrer en faveur de la cause noire malgré les tensions raciales dues à la ségrégation.
– Épisode 2 (49 minutes), « Soul Man ». Stax est désormais un label majeur qui touche également le public blanc, mais les temps sont troublés avec la mort accidentelle d’Otis Redding, l’assassinat de Martin Luther King…
– Épisode 3 (51 minutes), « Respect Yourself ». Après la fin de la collaboration avec Atlantic, Stax obtient de nouveaux succès avec Booker T. & the M.G.’s et Johnny Taylor, mais c’est surtout l’arrivée d’Isaac Hayes qui relance le label.
– Épisode 4 (62 minutes), « Nothing Takes the Place of You ». L’énorme événement que fut Wattstax bien sûr, mais aussi les difficultés financières qui vinrent ensuite et conduiront Stax à fermer ses portes en 1975.
Il existe une bande-annonce, et les épisodes sont disponibles aux États-Unis via la plateforme Max, qui sera accessible le 11 juin 2024 en France. Si vous voulez pas attendre jusque-là, vous pouvez passer par Prime avec le pass Warner.
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