Présentée via une promotion qui n’a peur de rien en affirmant qu’elle « s’inscrit dans la lignée des grandes voix du blues et de la Soul made in Brooklyn » ou bien en « héritière de Big Mama Thorton et de Koko Taylor », Bette Smith annonce la sortie le 12 juillet 2024 de son troisième album, « Goodthing » (Kartel Music Group). On ne peut pas dire que les deux précédents, « Jetlagger » (2017, Big Legal Mess) et le finement (sic) titré « The Good, the Bad and the Bette » (2020, Ruf), essentiellement dans un registre pop rock convenu, avaient marqué les esprits. Après écoute de ce troisième opus, je vous avoue que je reste pour le moins circonspect. Malgré la présence comme producteur de Jimmy Hogarth (Amy Winehouse, Tina Turner…), les treize chansons souffrent d’un accompagnement sans relief et d’arrangements convenus.
Le registre emprunte souvent au rock ou au pop rock (Goodthing qui n’est pas désagréable, Whup ‘em good, More than a billionaire, Cave) et aux ballades vaguement soul sur lequel le grain de la voix peine à imiter Tina (Eternal blessings, Time goes slower, No more love songs). Deux autres ballades, Darkest hour et Beautiful mess, plus soul et dépouillées, sont plus réussies. Mais au bilan, c’est maigre. Dans un esprit country rock et vaguement inspiré de One kinda favor, Lived and died a thousand times aurait pu faire une chanson accrocheuse, mais elle verse dans le pompeux et met en avant les limites vocales de la chanteuse avec un chant trop « nasal ». C’est un peu tout le problème de ce disque et Big Mama, Koko et Tina peuvent dormir tranquilles. Bien sûr, comme le veut la formule consacrée, chacun(e) se fera son idée. À ce titre, quatre extraits sont déjà disponibles, dont Goodthing et Beautiful mess.
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