© : Texas A&M University Press.

On connaît l’importance de Blind Willie Johnson dans l’histoire du blues, ou plus exactement du Sacred Blues, même si son influence va aujourd’hui bien au-delà de ces simples « étiquettes ». Outre sa voix rocailleuse pour un homme de son âge (il avait une trentaine d’années au moment de ses enregistrements), son jeu de guitare avant-gardiste à la slide aura marqué les esprits et continue d’inspirer les adeptes actuels, ce qui subjugue sachant qu’il a seulement gravé trente faces de 1927 à 1930. Mais toutes ou presque sont aujourd’hui des classiques… Pour donner une idée de son influence, j’aime citer un exemple. En 1977, la NASA (Agence spatiale américaine) décide d’envoyer dans l’espace les deux sondes Voyager à destination d’éventuels extraterrestres. Elle y joint à cet effet deux disques rassemblant trente et une chansons avec des œuvres de Mozart, Bach, Stravinsky, Beethoven, mais aussi d’artistes de musiques populaires. Côté blues, pas de Charlie Patton, Big Bill Broonzy, B.B. King, Muddy Waters, Buddy Guy, T-Bone Walker, Little Walter, Howlin’ Wolf, Lightnin’ Hopkins ou John Lee Hooker, mais Blind Willie Johnson avec sa chanson Dark was the night, cold was the ground ! Je me réjouis donc d’apprendre que Johnson fera enfin l’objet d’une biographie digne de ce nom signée Shane Ford, The Ballad of « Blind » Willie Johnson: Race, Redemption, and the Soul of an American Artist, à paraître le 14 mai 2025 (Texas A&M University Press, 304 pages, 35 dollars).

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