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Elijah Wald a publié le 2 avril 2024 chez Hachette Books Jelly Roll Blues: Censored Songs and Hidden Histories, un livre important sur lequel il convient de s’attarder un peu. Durant trois semaines, du 21 mai au 12 juin 1938 (puis le 14 décembre pour finaliser l’ensemble), Alan Lomax a enregistré Jelly Roll Morton pour la Bibliothèque du Congrès. En 2005, Rounder a sorti une intégrale en huit CD de ces enregistrements, « Jelly Roll Morton: The Complete Library of Congress Recordings ». Ces travaux comprennent certes des morceaux du célèbre pianiste, chef d’orchestre et compositeur de jazz, mais aussi des interviews durant lesquelles il évoque les origines du jazz et du blues au début du XXe siècle. Morton dévoile des aspects rarement évoqués de l’histoire de ces musiques à l’époque, avec les établissements et les quartiers douteux, la violence dont les émeutes raciales et le crime organisé, mais aussi le racisme, le sexe, la drogue, la prostitution…

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Si Morton ne chantait pas, plusieurs de ses compositions seront interprétées par des vocalistes, et l’on s’aperçoit dès lors que les paroles sont franchement grivoises, et d’ailleurs, on peut voir une connotation sexuelle dans le nom de scène de Morton, Jelly Roll (mon article du 4 septembre 2023). Elijah Wald révèle que l’idée d’écrire ce livre lui est venue après avoir découvert que certaines de ces chansons étaient restées longtemps inédites car d’abord censurées ! Son livre se décline en une introduction (« Songs and Silences » sur les chansons interprétées au tournant des XIXe et XXe siècles) et sept chapitres : « Alabama Bound », « Hesitation Blues », « Winding Ball », « Buddy Bolden’s Blues » « Mamie’s Blues », « Pallet on the Floor » et « The Murder Ballad ». Enfin, depuis hier, l’auteur présente son ouvrage dans cette vidéo sur YouTube.
Jelly Roll Blues: Censored Songs and Hidden Histories par Elijah Wald (Hachette Books, 352 pages, 25 à 30 dollars selon les plateformes).

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