On connaît l’incroyable histoire de Pat Hare (1930-1980), guitariste de génie mais également maudit. Après des débuts en 1948 dans le groupe de Howlin’ Wolf, à partir de 1952 et jusqu’au début des années 1960, il va enregistrer pour des artistes de renom dont la liste donne le tournis : Rosco(e) Gordon, « Little Junior » Parker, James Cotton, Muddy Waters et Bobby « Blue » Bland. Il impressionne alors par son jeu de guitare novateur et fortement « distordu », qui influencera autant les groupes britanniques de blues rock que les adeptes du rockabilly et du… heavy metal ! Entre-temps, le 14 mai 1954, il grave une de ses rares chansons sous son nom (sur laquelle il figure aussi au chant), une reprise de Doctor Clayton qui s’intitule I’m gonna murder my baby. Environ neuf ans et demi plus tard, il passe à l’acte : le 15 décembre 1963, il est arrêté pour le meurtre de sa compagne (qui décédera en fait un mois plus tard des suites de ses blessures), mais aussi celui d’un policier venu enquêter… Il finira sa vie en prison où il mourra d’un cancer du poumon à quarante-neuf ans.
Pat Hare n’était donc pas un ange mais il nous laisse une œuvre unique et avant-gardiste, qui n’avait pas encore faire preuve d’une anthologie complète. Un vide que vient de combler le label Jasmine avec « I’m Gonna Murder My Baby – In Session 1952-1960 » (et qui aurait pu nous éviter cette présentation « paquet de lessive » d’hypermarché, mais bon…), avec pas moins de vingt-huit chansons. Je vous en propose six en écoute : deux avec des artistes peu connus (Reward for my baby en 1952 avec Walter Bradford et Baby no, no! en 1953 avec Big Memphis Ma Rainey), Cotton crop blues en 1954 avec James Cotton, I’m gonna murder my baby en 1954 sous son nom, I wanna ramble en 1954 avec « Little Junior » Parker et I won’t go on en 1958 avec Muddy Waters.
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