Contrairement aux principales revues françaises qui sont trimestrielles, Blues & Rhythm paraît six fois par an, ce qui me conduit à en parler plus souvent, et c’est bien sûr toujours avec le même plaisir ! Pour ce numéro 383, Jim O’Neal propose le deuxième volet de son dossier sur le chanteur et multi-instrumentiste Johnny « Big Moose » Walker (mon article du 8 mars 2024), sur la base d’une interview menée en 1978. Également en couverture, la flamboyante Carmen Taylor, qui ne dira sans doute pas grand-chose à celles et ceux qui ne s’intéressent pas de (très) près au R&B des années 1950 et 1960. Née à Cuba vers 1928 dans une famille qui s’est installée aux États-Unis deux ans plus tard, cette chanteuse fut aussi une compositrice de renom : Little mama par les Clovers en 1954, Seven days par Clyde McPhatter en 1956, autant de top 5 des charts R&B, c’est elle ! Mais si Blues & Rhythm parle de double vie la concernant, c’est parce que dans les années 1960, elle est revenue à ses racines en gravant des faces dans une veine afro-cubaine sous le nom d’Elena Madera. En 1974, au lendemain de son remariage, elle est abattue par son ex-mari tout juste sorti de prison…
Mais poursuivons notre passage en revue du sommaire, avec des articles sur D.K. Harrell et John Primer qui démontrent que la revue anglaise considère les bluesmen de toutes les générations. L’histoire reste bien sûr toujours présente avec une évocation du label Chance, actif de 1950 à 1954 avant de voir tout son staff s’engager pour Vee-Jay (mon article du 28 mars 2024). Ray Templeton continue sa série « Blues Throwbacks » inaugurée dans le numéro précédent, avec cette fois Luther Huff, chanteur, guitariste et mandoliniste de Détroit auteur pour Trumpet de quatre chansons en 1951. Tous les détails à cette adresse.
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