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Le 16 août 1938, Robert Johnson quittait ce monde. Parmi les chansons qu’il nous laisse, Sweet home Chicago (1936) est sans doute la plus connue et la plus reprise. Mais quatre ans jour pour jour avant la mort de Johnson, le 16 août 1934, Papa Charlie McCoy, sous le pseudonyme de The Mississippi Mudder et probablement accompagné de son frère Kansas Joe McCoy, avait enregistré chez Decca Baltimore blues, dont le refrain dit : « That’s why I’m cryin’ on, baby, don’t you wanna go / Honey, back to that city, sweet old Baltimore. » Dans Sweet home Chicago deux ans plus tard par Robert Johnson, cela donnera : « But I’m cryin’, baby, honey, don’t you want to go / Back to the land of California, to my sweet home Chicago. » Autre similitude frappante dans ce même morceau, la phrase de McCoy « Just as sure, baby, one and one is two (…) », devient chez Johnson « Now one and one is two, two and two is four (…). »

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La ressemblance ne vous aura évidemment pas échappé. Mais comme je l’ai déjà rappelé ici, il n’était alors pas si rare que des bluesmen s’inspirent de leurs prédécesseurs. D’ailleurs, toujours avant Johnson (mais après McCoy), le 10 septembre 1934, dans Old original Kokomo blues, Kokomo Arnold chantait : « Cryin’ on, baby, don’t you wanna go / Back to the eleven light city, to sweet old Kokomo. » D’autres exemples existent avec des paroles similaires, toutes antérieures à la version de Johnson, mais on doit la plus ancienne référence dans le domaine à Scrapper Blackwell avec son Kokomo blues, gravé le 16 juin 1928 : « Mmmm, baby don’t you want to go / Pack your little suitcase, papa’s goin’ to Kokomo. » Les versions de Blackwell, Arnold et Johnson sont bien connues, celle de McCoy beaucoup moins, d’autant qu’il utilisait un pseudonyme. Dès lors, ça méritait bien cette évocation, tout en écoutant bien sûr son Baltimore blues

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