Au programme de mon émission sur YouTube, Robert Ealey (rubrique « Un blues, un jour ») et Steve Guyger (rubrique « En tournée »).
Je vous propose aujourd’hui de faire plus ample connaissance avec un bluesman texan, le chanteur et batteur Robert Ealey, qui nous a quittés le 8 mars 2001, il y a tout juste 18 ans. Ealey est né le 6 décembre 1925 à Texarkana, où il a grandi et s’est mis au chant vers l’âge de 15 ans dans un quartette de gospel. Il s’installe ensuite à Dallas, où il commence à chanter professionnellement vers l’âge de 20 ans. Dans un premier temps, après son service militaire, il espère faire carrière dans le gospel, mais en entendant des bluesmen locaux comme Lightnin’ Hopkins et Lil’ Son Jackson, il change d’avis et se tourne vers le blues. Nouveau changement de domicile, il déménage ensuite à Fort Worth, et comme il joue aussi de la batterie, il forme au milieu des années 1950 un duo (les Boogie Chillun Boys) avec le chanteur et guitariste U. P. Wilson, bien connu en France car il a passé la fin de sa vie à Paris.
Sa popularité grandit et il devient une figure de la scène locale. Car Ealey est bourré d’énergie et un boulimique capable de faire quatre concerts par jour dans plusieurs clubs différents ! Après un album live en 1973, « Live at the New Blue Bird Nite Club » (Blue Royal), il prend d’ailleurs la cogestion à la fin des années 1970 du très en vue New Blue Bird Nite Club à Fort Worth, qu’il assurera jusqu’en 1989. Il a réalisé quatre autres albums dont trois dans les années 1990 qui mettent tous en avant sa principale caractéristique, sa voix déclamatoire très puissante qui marqua incontestablement la scène blues du Texas. Ces trois albums, « If You Need Me » (Topcat, 1994), « Turn Out the Light » (Black Top, 1996) et « I Like My Music When I Party » (Black Top, 1997) sont recommandables, le deuxième ayant ma préférence.
Le 3 décembre 2000, il est victime d’un accident de la route provoqué par une voiture roulant en sens interdit. Malgré le choc, Ealey refuse d’être soigné sur place, ignorant que sa colonne vertébrale est touchée. Des complications rénales s’ajouteront, et après plusieurs hospitalisations et la perte d’une vingtaine de kilos (alors qu’il est déjà de constitution frêle), il s’éteindra donc le 8 mars 2001, à l’âge de 75 ans. J’ai choisi pour mon émission l’extrait d’une compilation intitulée « Texas Bluesmen » (Topcat, 1993), et qu’il partage avec Barefoot Miller et Joe Jonas. Ça rappelle plus Elmore James que le Texas mais c’est remarquable et ça s’appelle Baby Don’t Work.
Il me semble important d’attirer votre attention sur une tournée qui commencera le 17 mars et concerne Steve Guyger. D’une relative discrétion, Guyger est pourtant un des très bons harmonicistes en activité et c’est également un chanteur impliqué et expressif. Né le 12 septembre 1952 à Philadelphie en Pennsylvanie, il est surtout notoire pour avoir accompagné le grand Jimmy Rogers durant une quinzaine d’années. De son côté, il n’a pas enregistré un très grand nombre d’albums, une demi-douzaine à ce jour, mais tous sont particulièrement solides et méritent l’écoute. En tout cas, il ne faut pas se priver d’aller le voir car c’est la quasi assurance d’un spectacle de qualité, nous l’avions ainsi vu en 2010 à Bourgoin-Jallieu et ça reste un excellent souvenir. C’est du bon blues moderne typé Chicago Blues même si Guyger ne s’y jamais installé, se contentant d’y séjourner ponctuellement tout en continuant de vivre en Pennsylvanie.
Sa tournée à venir compte cinq dates en France et une en Belgique, dont voici la liste : il sera donc pour commencer le 17 mars à La Grande Ourse à Saint-Agathon (Côtes-d’Armor), puis les autres dates sont en avril : le 2 à Dijon (Côte-d’Or) dans le cadre du festival international de Talant, le 4 à l’Azile à La Rochelle (Charente-Maritime), le 5 au Locmalo à Port-Louis (Morbihan) dans le cadre du festival Blues en Rade, le 6 à la salle des fêtes de Douzy (Ardennes) et le 8 au Banana Peel à Ruiselede en Belgique. Dans mon émission, je vous propose de l’écouter sur scène en 2017, fort bien entouré avec notamment un certain Anson Funderburgh à la guitare… Le morceau s’appelle Mighty Long Time.
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