Au programme de mon émission sur YouTube, R.L. Burnside (rubrique « Un blues, un jour »), et Tasha Taylor (rubrique « Sur scène »).
Nous allons évoquer aujourd’hui un arrêt de la Cour suprême des États-Unis daté du 20 avril 1971, qui porte le nom de « Swann versus Charlotte Mecklenburg Board of Education ». À cette époque, les États du Sud sont en pleine déségrégation, et le processus repose notamment beaucoup sur l’intégration des Afro-Américains en milieu scolaire. L’arrêt de la Cour suprême part du principe que le développement du transport scolaire par service de bus permettrait de faciliter et d’accélérer l’intégration des Noirs dans les établissements. En effet, avec la ségrégation, les écoles noires étaient souvent dans les villes alors que les blanches se trouvaient en périphérie. Un service de bus adapté permettrait ainsi aux Noirs d’accéder plus facilement aux écoles les plus éloignées.
Bien entendu, quand on parle de bus et de droits civiques, on pense aussi inévitablement à Rosa Parks, qui refusa en 1955 de laisser sa place assise à un Blanc dans un bus à Montgomery en Alabama. Cet événement sera à l’origine du boycott des bus de Montgomery et nous y reviendrons sans doute dans une autre émission. Mais, il y a donc tout juste 20 ans, le 20 avril 1999, il se trouve que la décision a été prise de décerner la médaille d’or du Congrès à Rosa Parks. Elle lui sera remise quelques jours plus tard, le 4 mai, et il s’agit de la plus haute distinction civile aux États-Unis. Pour illustrer ce double événement, j’ai choisi R.L. Burnside, formidable bluesman et chef de file du Hill Country Blues des collines du nord du Mississippi, une musique lancinante, hypnotique et envoûtante, qui prend vraiment aux tripes. Il se produit seul au chant et à la guitare sur un morceau de 1982, extrait de son album « Mississippi Hill Country Blues » (Swingmaster), intitulé Greyhound Bus Station. Les Greyhound sont des bus célèbres qui sillonnent tous les États-Unis, mais dans sa chanson Burnside n’évoque pas vraiment l’école, plutôt une femme qui monte dans le bus et le quitte…
Pour la rubrique « Sur scène » du jour, on ne va pas quitter les tournées avec la chanteuse Tasha Taylor. En effet, je ne peux attendre vendredi prochain, jour habituel de la rubrique « En tournée », car deux dates sur quatre la concernant seront déjà passées, ce serait donc dommage… Tasha Taylor est loin d’être une inconnue dans le monde du blues et de la soul, déjà car elle est la fille du grand Johnnie Taylor (1934-2000), qui lui aussi évoluait dans la soul, le R&B et le blues, et même le gospel à ses débuts. En plus d’être chanteuse et occasionnellement guitariste, Tasha est également actrice dans des séries et des films, mais aussi compositrice de bandes originales, là encore plutôt pour des séries. Elle est originaire de Dallas au Texas (elle est née à Kansas City lors d’une visite de ses parents mais n’y a jamais vécu) où elle a grandi et commencé à écrire des chansons dès l’adolescence, puis elle a étudié à l’université de Boston.
Elle a enregistré trois albums d’excellent niveau depuis 2008, dont le dernier, en 2016, « Honey for the Biscuit » (Ruf), a obtenu la note maximale « Le pied » dans la revue Soul Bag. Voici maintenant les quatre dates de sa tournée en France : le 25 au Tremplin à Beaumont (Puy-de-Dôme), le 26 au Billy Bob’s Disney à Marne-la-Vallée (Seine-et-Marne), le 27 à la Grande Halle à Calais (Pas-de-Calais) dans le cadre du Beautiful Swamp Blues Festival, et le 28 à la Grande Ourse à Saint-Agathon (Côtes-d’Armor). Aujourd’hui, Tasha Taylor évolue dans un registre franchement soul blues, et je pense que le morceau que j’ai choisi pour mon émission, évidemment en public, illustre bien son registre actuel. Il a été enregistré en 2017 en Allemagne dans le club The Blues Garage, et s’appelle Last Two Dollars.
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