Au programme de mon émission sur YouTube, Wynonie Harris (rubrique « Un blues, un jour »), et Philippe Ménard (rubrique « En tournée »).
Cela fait tout juste cinquante ans aujourd’hui que Wynonie Harris a quitté ce monde, le 14 juin 1969. S’il a évolué avec une belle aisance entre blues et R&B, beaucoup considèrent qu’il est également un précurseur du rock ‘n’ roll, et ça n’a rien de saugrenu, bien au contraire. Il avait cette voix puissante et ample qui était nécessaire pour s’imposer au sein d’orchestres étoffés influencés par le swing et le jazz. Ces formations dominaient l’époque marquée par des courants en plein essor dans les années 1940 comme le jump blues et le R&B qui se mêlaient au jazz. Harris fait dès lors partie de ces artistes que l’on appelle les blues shouters, les hurleurs du blues même si la formule me semble un peu excessive et même réductrice car ce sont des chanteurs au registre très étendu…
Harris est originaire d’Omaha dans le Nebraska, où il est né le 24 août 1915, mais il s’est beaucoup déplacé dans sa vie, même s’il a vécu plus ou moins régulièrement à Los Angeles à partir de 1940. Après avoir également débuté comme danseur, à seulement 16 ans, il est devenu père pour la première fois, et pour la deuxième fois dès l’année suivante, des enfants qu’il a en outre avec deux femmes différentes ! Et à 20 ans, il comptait un troisième enfant, mais cette fois, il épousa la mère fin 1936… À peu après à cette même époque, il séjourna à Kansas City où il découvrit Jimmy Rushing et Big Joe Turner, qui évidemment l’impressionnèrent beaucoup. Puis on le retrouve à Chicago et à New York durant la Seconde Guerre mondiale.
Il enregistre ses premières faces en 1944 dans l’orchestre de Lucky Millinder. Puis il entame une période particulièrement faste, obtenant entre 1946 et 1952 pas moins de 15 Top Ten dans les charts. À côté de ballades courantes à l’époque, il réalise des titres très énergiques qui préfigurent le rock, et son jeu de scène hérité de la danse sera repris par un certain Elvis Presley… Mais il se démarque en signant aussi des dirty blues, ces chansons paillardes qui sont très appréciées du public. Ensuite, sa carrière décline progressivement même s’il n’arrête pas d’enregistrer, réalisant mêmes quelques morceaux pour Chess en 1964. Il n’en fera pas d’autres et mourra donc en 1969 à 53 ans, des suites d’un cancer de l’œsophage. Côté discographie, l’anthologie Fantastic Voyage « Jump Mr Blues – The Definitive Collection » (2011), avec cinquante morceaux sur deux CD, est une bonne possibilité parmi d’autres. On l’écoute dans mon émission en 1948 avec un morceau qui anticipe vraiment le rock, Good Rockin’ Tonight, écrit l’année précédente par Roy Brown.
Une rubrique très franco-française aujourd’hui avec une tournée qui concerne Philippe Ménard. Vous connaissez sans doute cet artiste qui arpente nos scènes depuis de longues années. Âgé de 65 ans, il a d’abord eu en quelque sorte une autre vie avant le blues, au sein du groupe de rock Tequila. Et depuis qu’il se consacre vraiment au blues, il le fait dans la formule originale et très excitante, l’homme-orchestre ou one-man band : outre le chant, il joue donc de l’harmonica, de la guitare et diverses percussions. En plus, Philippe est un vrai passionné toujours très impliqué, qui se donne sans compter pour sa musique, et il a sorti à ce jour onze albums.
Je vais maintenant vous citer ses dates de sa tournée car elles sont nombreuses : pour ce qui est du mois de juin, il sera le 20 à Nantes (Loire-Atlantique), le 27 à Bellac (Haute-Vienne) au festival national, le 28 à Dracé (Rhône) au festival Char’en’son, puis en juillet on le verra le 13 à Differdange (Luxembourg) au Blues Express Festival, le 20 à Blois (Loir-et-Cher) au festival des Lyres d’été, le 25 à Trégastel (Côtes-d’Armor) pour les jeudis du Coz-Pors, le 27 à Thiézac (Cantal) et le 31 à Aussois (Savoie). Si vous allez sur le site de Philippe Ménard, vous constaterez que d’autres dates sont annoncées pour les mois d’août à novembre 2019. Mais je ne les cite pas toutes ici car nous savons que d’autres s’ajouteront très probablement d’ici là. En attendant, nous allons évidemment l’écouter, et sur scène car c’est toujours très spectaculaire. La vidéo dans mon émission date de 2012, c’est enregistré au festival Parfum de Blues et ça s’appelle Mean Town Blues.
Les derniers commentaires