Au programme de mon émission sur YouTube, Johnny « Yard Dog » Jones (rubrique « Un blues, un jour ») et Zac Harmon (rubrique « En tournée »).
Ce jour de la fête de la musique, nous allons nous arrêter sur Johnny « Yard Dog » Jones, né le 21 juin 1941. J’aurais pu choisir d’autres artistes à cette occasion : Nora Jean Bruso, née un 21 juin, le bluesman de la Côte Est Frank Hovington ou encore le très fameux John Lee Hooker, tous deux morts ce même jour. Mais il faut bien faire des choix, et il y a surtout des choses intéressantes à dire sur Johnny « Yard Dog » Jones, de son vrai nom John Junia Jones, Jr. et originaire de Crawfordsville en Arkansas. Mais il n’avait que 4 ans quand sa famille s’est installée en à East Saint-Louis dans l’Illinois. D’abord influencé à la fois par Robert Johnson et T-Bone Walker, il sera également initié au blues par son père qui ne dédaigne pas cette musique.
Il prétendra avoir appris l’harmonica avec Little Walter, mais il débutera véritablement « dans le métier » dans des groupes de gospel au chant et à la guitare pendant une dizaine d’années. Car il vit à Chicago depuis la fin des années 1950, où il ne va pas vraiment se stabiliser. On le retrouve en effet à Détroit où il arrive en 1971, et il ne reviendra que plus tard à Chicago. Entre-temps, en 1987, son nom apparaît pour la première fois sur disque avec un morceau sur une compilation intitulée « Detroit Blues Factory – Vol. 1 » (Blues Factory), qui comme son nom l’indique réunit des artistes de la scène du blues de Détroit, dont Harmonica Shaw (pas encore Harmonica Shah…), Willie D. Warren, Eddie Burns et Clarence Butler.
Ensuite, en 1996, il réalise son seul et unique album pour le label Earwig, « Ain’t Gonna Worry ». Sur ce disque, Jones privilégie le chant et l’harmonica, et il est accompagné de Johnny B. Moore à la guitare, du pianiste Detroit Junior, du bassiste Bernard Reed, et du jeune Kenny Smith à la batterie qui fit d’ailleurs ses débuts discographiques cette même année. Le disque sera désigné meilleur nouvel album de l’année par la revue Living Blues et Johnny « Yard Dog » Jones obtiendra un Blues Music Award en 1998. Mais le milieu musical le déçoit, il se met en semi-retraite et déménage à Decatur, toujours dans l’Illinois. Il joue encore un peu localement, apparaît en 2007 sur un album d’Honeyboy Edwards et décède le 15 septembre 2015 à 74 ans. C’était vraiment un superbe chanteur dans une veine soul blues, et j’ai choisi dans mon émission une chanson tirée de son album, Cry For Me Baby.
En ce début d’été, nous allons profiter d’une tournée de Zac Harmon avec une demi-douzaine de dates sur nos terres début juillet. À 62 ans, ce chanteur et guitariste natif de Jackson, la capitale du Mississippi, est justement réputé pour ses prestations sur scène très énergiques et spectaculaires. Il n’hésite d’ailleurs pas à flirter avec le blues rock, mais il peut aussi faire dans le gospel, le funk et même parfois le reggae. Malgré ses origines, il est installé en Californie depuis le début des années 1980. Également pianiste et organiste, il a fait pas mal de choses avant de véritablement lancer sa propre carrière dans le blues. Il fut ainsi producteur et compositeur de chansons pour des artistes de différents horizons, par exemple de la soul, du R&B et encore du reggae.
Puis, au début des années 2000, il se concentre donc sur le blues et enregistre sept albums sous son nom, obtenant au passage plusieurs récompenses comme une victoire en 2004 à l’International Blues Challenge avec son groupe Mid-South Blues Revue, puis deux ans après un Blues Music Award pour son album « The Blues According to Zacariah » (Bluestone, 2005). Il est maintenant l’heure de citer les dates de sa tournée. Zac Harmon sera le 1erjuillet au festival Jazz à Vienne (Isère), le 3 à Paris, le 6 au festival Relâche à Bordeaux (Gironde), le 7 et le 8 au festival Cognac Blues Passions (Charente) avec Terry « Harmonica » Bean pour la deuxième date, et le 11 à Gujan-Mestras (Gironde). Je vous propose maintenant de l’écouter dans mon émission, évidemment en public, mais également en France lors de l’édition 2016 du Rhino Jazz Festival, à Saint-Chamond dans la Loire. C’est un blues lent qui s’appelle Stand Your Ground.
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