Un 4 octobre en compagnie de Shakey Jake. Né James D. « Shakey Jake » Harris le 12 avril 1921, il s’installe à Chicago dès 1928. Il se distingue d’abord comme joueur professionnel (son surnom Shakey vient de shake’em, qui désigne le geste du joueur secouant les dés avant de les lancer. S’intéressant réellement à la musique après la Seconde Guerre mondiale, Harris, qui est aussi l’oncle de Magic Sam, commence à se produire localement au chant et à l’harmonica. Shakey Jake ne fait pas partie des maîtres du blues (expressif mais assez limité à l’harmonica, c’est toutefois un beau chanteur impliqué), mais sa carrière se déroule souvent aux côtés des plus grands. Elle débute en 1958 pour Artistic, et sur ses deux titres, Roll your money maker et Call me if you need me, il s’entoure déjà de Willie Dixon, mais aussi Magic Sam et Freddie King (ou Syl Johnson) aux guitares ! Mais deux ans plus tard, le bluesman étonne son monde avec « Good Times », un album complet aux accents jazzy avec l’organiste Jack McDuff et le guitariste Bill Jennings…
Son nom apparaît ensuite sur des faces avec différents bluesmen notables dont Jump Jackson (d), peut-être Eddy Clearwater (g), Jimmy Lee Robinson (g), Willie Mabon (p), puis il participe en 1962 à la première tournée de l’American Folk Blues Festival (AFBF). Après un deuxième album en 1962 (« Mouth Harp Blues »), il enregistre et joue fréquemment dans les clubs de Chicago avec son neveu. Il part en 1968 à Los Angeles, où il réunit sur son troisième album (« Further Up On The Road ») un groupe appelé All Stars, avec notamment John Mayall (sous le pseudo de Wandering John !), Sunnyland Slim, Robert « Mojo » Elem, Francis Clay, ainsi qu’un certain Luther Allison qui vient de sortir son premier disque… Après la mort de Magic Sam en 1969, Shakey se consacre de plus en plus à la production, tenant aussi un club et créant un label. Il sort deux albums en 1972 (« The Devil’s Harmonica ») et 1984 (« The Key Won’t Fit ») et prend part à de nombreuses séances. Il s’accompagne toujours d’excellents artistes, cette fois issus de la scène californienne, comme Freddie Robinson, John Mayall, Larry Taylor, Rod Piazza, Hollywood Fats, William Clarke, Junior Watson et Johnny Dyer. Ainsi, le nom de Shakey Jake apparaît dans l’émergence du West Side Sound, dans la reconnaissance internationale du blues (premier AFBF) et dans le développement du blues californien. Ce n’est sûrement pas un hasard… Des ennuis de santé l’obligent ensuite à regagner son Arkansas natal, où il décède le 2 mars 1990 à l’âge de 68 ans. Je vous propose donc de l’écouter un 4 octobre, en 1962 lors de l’AFBF (avec Memphis Slim au piano, T-Bone Walker à la guitare, Willie Dixon à la basse et Jump Jackson à la batterie), avec Hey baby.
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