Depuis début décembre, je rediffuse sur ce site les dix épisodes de la série réalisée par Miguel Octave, « La fabuleuse histoire de la musique guadeloupéenne », une production Zycopolis avec France Télévisions. Après une interruption durant les fêtes, j’essaie de rattraper mon retard… Voici donc le cinquième épisode, intitulé « Mots de femmes ». Car oui, pas un seul homme cette fois, uniquement des femmes ! Nadia Eddaïra, consultante en développement artistique et culturel, ouvre ce volet en rappelant que le monde de la musique est un milieu d’hommes plutôt macho. Toutes les générations trouvent une place dans cet épisode. Florence Naprix est une jeune artiste touche-à-tout (jazz, biguine, zouk, ka), mais elle n’oublie pas ses illustres aînées, car selon elle, il faut réhabiliter les chanteuses du passé comme Manuela Pioche.
Quant à Winny Kaona, elle revient sur le parcours de Moune de Rivel (avec de belles séquences d’archives), qu’elle a côtoyée tout en lui dédiant un album complet en 1988, « Winny chante Moune de Rivel ». Spécialisée dans la biguine, elle ajoute qu’il ne s’agit pas seulement de chanter, mais de faire passer de l’émotion auprès du public. Cet épisode propose également une parenthèse hip-hop avec Olivyah (qui a elle aussi d’autres cordes à son arc avec le dancehall, le zouk, la pop et le R&B), ce qui fait d’ailleurs dire à Nadia Eddaïra que les femmes dans le hip-hop ont souvent une posture très masculine. Le gwo ka n’est pas négligé avec le groupe FanmKiKa, et Marie-Héléna Laumuno, une spécialiste du genre, rappelle qu’il existait des chanteuses au début du siècle dernier et des femmes tambouyés au milieu du XXe siècle : mais quand le gwo ka a envahi le paysage musical, les producteurs ont oublié que les femmes transmettaient aussi à leurs enfants… Les chanteuses Tricia Évy et Tanya St-Val sont les autres intervenantes, et cet épisode, comme toujours très réussi, est à voir à cette adresse.
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