Arrêtons-nous ce soir sur un bluesman plutôt méconnu, le chanteur et guitariste William Moore, dont l’influence ne saurait toutefois être négligée. William « Bill » Moore voit le jour au XIXe siècle, le 3 mars 1893 à Dover, à l’est de la Géorgie. Selon les très rares éléments biographiques dont nous disposons, il aurait grandi à partir de 1904 à Tappahannock, Virginie, puis on le retrouve en 1917 à South Amboy, New Jersey, où il exerce comme coiffeur. Parallèlement, il se produit localement lors de soirées, house parties et autres rassemblements où il faut distraire l’assemblée avec des airs de danse. En bon adepte du blues de la Côte Est, Moore se distingue également dans le ragtime, ce qui lui permet de répondre aux attentes du public de l’époque.
Son éclectisme et sa réputation locale finissent par attirer l’attention du label Paramount, en quête dans les années 1920 de bluesmen sudistes pour alimenter son catalogue dans les séries des race records. Ainsi, sans doute en janvier 1928, il enregistre huit faces à Chicago et huit autres qui demeurent inédites. Le label Document a réédité ses huit morceaux originaux sur la compilation « Ragtime Blues Guitar (Complete Recorded Works In Chronological Order 1927-1930) », qui contient aussi un inédit de Blind Blake ! Bluesman certes dit « obscur », ses enregistrements seront très recherchés et Moore influencera notamment dans les années 1960 des figures du folk blues dont John Fahey et Stefan Grossman qui reprendront ses chansons. De retour dans sa Virginie natale (à Warrenton) après la Seconde Guerre mondiale, William Moore n’aura plus d’opportunité d’enregistrer et s’éteindra des suites d’une crise cardiaque le 22 novembre 1951 à cinquante-huit ans. Je vous invite à l’écouter sur un de ces plus célèbres morceaux, Ragtime millionaire.
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