Au programme de mon émission sur YouTube, Luther Stoneham, (rubrique « Un blues, un jour »), et le duo Charlie Musselwhite/Elvin Bishop (rubrique « En tournée »).
Les bluesmen ont abordé tous les thèmes imaginables dans leurs textes, mais il est très rare que le titre d’une chanson porte la date d’un jour précis. Pourtant il en existe au moins une, et on la doit au chanteur et guitariste Luther Stoneham, avec une chanson intitulée January 11, 1949, soit 11 janvier 1949. Et nous sommes donc un 11 janvier… On sait peu de choses sur Luther Stoneham, né en 1913 et mort en 1973. Il fait partie des artistes qui évoluèrent dans la mouvance de Lightnin’ Hopkins. Il a d’ailleurs gravé ses premières faces en 1947 sur des singles de Thunder Smith (également sous le pseudo de Rockie), le pianiste qui accompagna Hopkins, et sur le même label, Gold Star. Deux ans plus tard, son nom est orthographié Luther Stoner au lieu de Stoneham sur un single qu’il partage avec Andrew Thomas.
Enfin, le 8 mai 1951, il grave trois titres pour Mercury. Seulement deux seront édités, dont ce fameux January 11, 1949… Stoneham n’a rien enregistré d’autre, ce que l’on peut regretter quand on l’entend, parfaitement dans l’esprit du blues texan au tournant des années 1940 et 1950, avec le son rude et excitant de cette époque à laquelle on découvrait les bienfaits de l’amplification électrique… Un des quatre CD de la compilation « Downhome Blues Classics 1943-1953 Volume 1 » (Boulevard Vintage, 2015) est consacré aux bluesmen texans, avec le deuxième morceau gravé par Stoneham, Sittin’ Here Wonderin’… Pour revenir à cette chanson qui évoque le 11 janvier 1949, les paroles révèlent un thème récurrent chez les bluesmen, à savoir l’infidélité féminine, mais avec une date aussi précise, elle est peut-être autobiographique. On ne le saura sans doute jamais…
À compter de vendredi prochain, avec l’activité qui repart, je reprendrai le cours normal de mes rubriques « En tournée » et « Sur scène ». En attendant, aujourd’hui et demain, je vous propose deux derniers titres de ma série consacrée à des morceaux en public marquants. Je commence aujourd’hui avec un document qui met en scène un duo improvisé composé de Charlie Musselwhite et d’Elvin Bishop, deux artistes qui marquent la scène blues depuis le début des années 1960. En résumé, Musselwhite est un des meilleurs harmonicistes de sa génération, et Bishop un des principaux représentants du blues californien depuis la fondation du Paul Butterfield Blues Band en 1963. Les deux hommes étaient donc faits pour se retrouver, ils se connaissent d’ailleurs très bien et ont déjà collaboré. Mais j’aime bien le côté spontané de cette vidéo qui les montre sur une scène californienne en 2015, et que j’ai retenue. On y voit et entend deux septuagénaires parfaitement complices et impliqués dans un blues tout en maîtrise et en feeling, She Still Looks Good to Me.
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