Albert King, né il y a 100 ans !

En 1980. © : Erik Lindahl / Spanaren.

Et oui, ce 25 avril 2023 marque le centenaire de la naissance d’Albert King, un des artistes les plus respectés et les plus influents de l’histoire, en particulier pour son jeu de guitare vibrant, certes dans le domaine du blues mais aussi dans le rock. Il appartenait au cercle très fermé des guitaristes identifiables dès la première note. Mais il fut aussi un excellent chanteur à la voix légèrement râpeuse tout en puissance contenue. De son vrai nom Albert Nelson, il voit le jour il y a un siècle jour pour jour, le 25 avril 1923, à Indianola, Mississippi. Il passe donc son enfance dans le Delta, sur une plantation, entouré de douze frères et sœurs, et chante à l’église avec son père qui est pasteur. À sept ans, son père décède et sa veuve part s’installer à Forrest City, Arkansas, où Albert commence à travailler dans sur les plantations alentour vers huit ou neuf ans. Il aurait débuté sur un diddley bow avant de se bricoler une guitare à partir d’une boîte de cigares, puis achète son premier instrument 1,25 dollar à un musicien de rue.

Avec Fred Sample vers 1962. © : From The Vaults.

Dans les années 1940, il cherche à s’impliquer davantage dans la musique, part pour Little Rock et travaille comme conducteur de bulldozer, sur les digues, dans le bâtiment… Mais c’est à Osceola, au nord de Memphis, qu’il forme son premier groupe, In The Groove, tout en se produisant avec les Harmony Kings, une formation de gospel, de 1949 à 1951. Il poursuit sa route vers le nord, fait étape en 1952 à Gary, Indiana, pour arriver tout naturellement à Chicago. Le 6 juin 1953, son nom apparaît pour la première fois sur disque chez Vee-Jay, dans un trio comprenant également Jimmy Reed et John Brim. Nelson, qui se fait maintenant appeler Albert King, ne joue pas de la guitare mais de la batterie. Mais environ six mois plus tard, le 30 novembre 1953, il est bien présent au chant et à la guitare pour son premier single sous son nom (Be on your merry way / Bad luck blues chez Parrot), cette fois accompagné de John Brim (g), Johnny Jones (p), Willie Dixon (b) et Grace Brim (dm).

Désormais fixé à Brooklyn, village de l’Illinois mais seulement séparé de Saint-Louis dans le Missouri par le fleuve Mississippi, Albert King côtoie Chuck Berry, Ike Turner et signe en 1959 pour le label Bobbin de Little Milton, puis pour King chez qui il obtient son premier hit en 1961, Don’t throw your love on me so strong. Cela ne suffit pourtant pas pour réellement lancer sa carrière et il gagne Memphis, ce qui lui vaut d’être engagé en 1966 par le label Stax. L’année suivante, l’album « Born Under a Bad Sign » comprend, outre la chanson-titre, des morceaux qui deviendront de grands classiques, dont Crosscut saw, Laundromat blues et As the years go passing by. « Live Wire / Blues Power » (Stax, 1968), « Wednesday Night in San Francisco » et « Thursday Night in San Francisco » (Stax, 1968, mais sortis en 1990), « Years Gone By » (Stax, 1969), « I’ll Play the blues for you » (Stax, 1971), Blues at Sunrise – Live in Montreux (Stax, 1973, mais sorti en 1988) « I Wanna Get Funky (Stax, 1974), « San Francisco ’83 » (Fantasy, 1983) viendront ensuite enrichir une discographie quasiment sans faiblesse. Albert King nous a quittés le 21 décembre 1992, emporté à soixante-neuf ans par une crise cardiaque.

Nous ne nous sommes pas étendus sur la biographie de ce magnifique bluesman, car les éléments à son sujet ne manquent pas. Pour le centenaire de sa naissance, nous préférons vous proposer une sélection de photographies, de chansons et de concerts.
– Bad luck blues en 1953.
– Let’s have a natural ball en 1960.
– Blues at sunrise en 1960.
– Don’t throw your love on me so strong en 1961.
– Crosscut saw en 1967.
– As the years go passing by en 1967.
Call it stormy Monday en 1968.