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Au programme de mon émission sur YouTube, Blind James Campbell (rubrique « Un blues, un jour ») et Corey Ledet (rubrique « Nouveauté de la semaine »).

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© : YouTube.

En ouverture d’émission, je m’arrête aujourd’hui sur Blind James Campbell, qui nous a quittés le 22 janvier 1981, il y a 38 ans. Il s’agit d’un artiste très original, dont il n’est pas exagéré de dire qu’il fut quasiment unique en son genre. Dans un premier temps, il ne faisait pas que du blues mais aussi de la country, du folk, du jazz typé dixieland ou encore des airs traditionnels popularisés par les string bands et les jug bands. La composition de sa formation était tout aussi singulière : outre Campbell lui-même au chant et à la guitare, elle comptait un violoniste, un trompettiste et un joueur de tuba. En fait, il jouait une musique aux frontières des styles, somme toute proche de celle des premiers spectacles itinérants, une sorte de folklore de rue.

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© : Discogs

James Campbell voit le jour le 17 septembre 1906 à Nashville, Tennessee, où il apprend la guitare vers l’âge de 13 ans. Il semble jouer localement assez jeune mais sans véritablement compter sur la musique pour vivre. Malheureusement, il est victime en 1936 d’un accident du travail qui le rend aveugle, un drame qui change le cours de son existence, faisant de la musique une priorité pour lui. Fort d’une certaine expérience passée acquise dans les rues et lors de soirées, il forme un groupe et tourne de plus en plus régulièrement dans sa région. En 1953, son nom apparaît sur un single des Dixie Doodlers, un groupe qui s’exprime dans la tradition des jug bands, et sur un des deux titres, Best of Friends, c’est lui qui chante et joue de la guitare. Il réalise également quelques autres faces non commerciales pour un amateur découvreur de talents, Donald Hill, avant de se faire vraiment remarquer par Chris Strachwitz.

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© : Discogs

Le propriétaire du label Arhoolie vient le rencontrer à Nashville, il le filme et l’enregistre, pour finalement sortir en 1963 un album complet, simplement intitulé « Blind James Campbell and his Nashville Street Band ». C’est un disque assez génial et éclectique, complètement anachronique dans le paysage du blues, avec une musique certes archaïque mais pleine de ferveur et d’envie. Un disque également précieux car Campbell n’enregistrera plus jusqu’à sa mort le 22 janvier 1981, à 74 ans… Une sorte de météore… Sans surprise, j’ai choisi pour mon émission un morceau tiré de son unique album de 1963, Jimmy’s Blues.

 

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La nouveauté de la semaine nous fait passer par le Texas et la Louisiane avec un artiste de zydeco dont la renommée va croissant, Corey Ledet. Ce chanteur et accordéoniste est né en 1981 à Houston au Texas mais ses parents étaient originaires de Louisiane. D’ailleurs, le jeune Corey, qui débute à la batterie vers l’âge de 10 ans, mais il se mettra bien vite à l’accordéon, passe le plus clair de ses étés du côté de Parks, en Louisiane, dans une région où il finira d’ailleurs par s’installer. Il dira aimer toutes les musiques et rêver de faire carrière dans le domaine, avec évidemment une prédilection pour le zydeco. Aujourd’hui, Corey Ledet en est à 10 albums, et le dernier, qui date du mois d’octobre dernier, fait donc l’objet de ma nouveauté de la semaine. Il s’appelle « Accordion Dragon »et compte dix morceaux, dont une courte introduction d’une minute qui explique le choix du titre du disque et les vertus du dragon…

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© : David Dodd.

Il s’agit d’un disque aux sonorités souvent actuelles, comme par exemple le titre final avec sa pédale wah-wah qui flirte avec le rock, Push and Pull. Mais la tradition est également bien présente (Clifton Chenier fait partie de ses influences majeures), comme sur J’ai parti dans la campagne : c’est le seul morceau chanté en créole, et on aurait d’ailleurs aimé en entendre d’autres dans le registre…. J’ai aussi relevé la belle ballade comme l’instrumental Erika Potier’s Waltz et le plus lancinant Mom Sue, une de mes chansons favorites du disque, ou encore l’autre instrumental Dragon’s Blues, sensible et nuancé. Dans un registre franchement speedé, Dragon’s Boogie et Muscle Zydeco ajoutent à la variété d’un CD bien dans la veine d’un zydeco contemporain tout en conservant l’esprit traditionnel du genre. Je vous le recommande vivement. Pour illustrer cela dans mon émission, cette musique prenant tout son sens sur scène dans une ambiance particulière qui n’existe qu’en Louisiane, j’ai choisi une vidéo de Corey Ledet en 2012 aux Opelousas, avec la chanson Boudin Man.