Au programme de mon émission sur YouTube, Washboard Sam (rubrique « Un blues, un jour »), et Elise and the Sugarsweets (rubrique « Blues in France »).
Qui n’a pas entendu parler de Jesse James, peut-être le plus célèbre hors-la-loi de l’histoire des États-Unis, ou au moins du Far West ? Il se trouve que James a sans doute attaqué sa première banque il y a aujourd’hui 153 ans, le 13 février 1866. Comme il est né le 5 septembre 1847 près de Kearney dans le Missouri, il n’était alors âgé que de 18 ans. Ce qui démontre que l’on pouvait déjà être précoce en termes de délinquance… La banque cambriolée ce jour-là se situait également dans le Missouri, à Liberty, et le bâtiment d’origine, construit en 1859, est toujours debout (il est aujourd’hui inscrit à l’équivalent de nos monuments historiques). Les cambrioleurs repartirent avec 60 000 dollars, un butin considérable pour l’époque, et suite à un échange de coups de feu au moment de leur fuite, un jeune passant de 19 ans fut mortellement atteint d’une balle perdue… Ce fut aussi la première attaque de banque en temps de paix, la Guerre de Sécession s’étant achevée l’année précédente. Jesse James poursuivra ses exactions pendant encore 16 ans, avant d’être abattu à 34 ans en 1882 par un ancien complice qui voulait encaisser la prime de 10 000 dollars pour sa capture.
Les bluesmen ont souvent évoqué des personnages comme Jessie James dans leurs textes, surtout que le hors-la-loi prit une dimension légendaire après sa mort, car on dira qu’il volait les riches pour donner aux pauvres, ce qui reste d’ailleurs à démontrer. Ils en parlent parfois dans leurs chansons pour braver le sort, cherchant à convaincre qu’ils portent aussi des armes et qu’ils sont capables de se défendre si nécessaire. Mais dans certaines compositions, ils utilisent aussi Jesse James pour menacer et effrayer leurs femmes quand ils les soupçonnent d’infidélité ! Ce fut ainsi le cas de Washboard Sam qui enregistra en 1935 sous le pseudonyme de Ham Gravy une chanson dans cet esprit, accompagné par Big Bill Broonzy à la guitare. Je l’ai retenue pour mon émission et ça s’appelle simplement Jesse James Blues.
Je vous propose pour cette page « Blues in France » de découvrir Elise and the Sugarsweets à l’occasion de la récente sortie de leur premier album, qui s’intitule « It Can’t Go Wrong ». Cette formation créée en 2016 avait déjà sorti un EP de 6 titres, « When the Whistle Blows ». Comme le veut la tradition, je commence par la liste des musiciens qui composent le groupe : Élise Heyte au chant, Olivier Raymond à la guitare, Sylvain Lansardière à l’orgue, Jérôme Ferrié à la basse et Olivier Ferrié à la batterie.
Le groupe précise sur son site Internet qu’il refuse les étiquettes mais se dit influencé par le blues, la soul et le R&B. À l’écoute, on ressent bien ces différentes inspirations, mais l’alchimie se fait parfaitement grâce aux arrangements qui s’appuient sur un orgue très présent, de belles harmonies vocales avec des chœurs, des percussions originales ou encore une guitare efficace mais souvent délicate en solo comme en rythmique, sans jamais céder à la démonstration. Enfin, c’est évidemment bien chanté, en fraîcheur, avec ce qu’il faut de ferveur et de sensualité. À signaler aussi que le groupe sera le 16 mars au Blues-sphere à Liège en Belgique, le 23 mars au Triton aux Lilas, et qu’il représentera la France lors du prochain European Blues Challenge, qui se déroulera du 4 au 6 avril à Ponta Delgada sur l’île de Sao Miguel aux Açores. Une belle découverte, que j’ai choisi d’illustrer dans mon émission avec le clip officiel du disque, un morceau intitulé I’m On Fire.
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