Au programme de mon émission sur YouTube, Otis Spann (rubrique « Un blues, un jour ») et les Norfleet Brothers (rubrique « Les temps du gospel »).
Le 17 février 1960, Martin Luther King apprend que l’État de l’Alabama le poursuit pour fraude fiscale, lui reprochant notamment d’avoir dissimulé une partie de ses revenus en 1956 et 1958. Les membres du grand jury qui l’accusent tout comme les juges sont bien sûr blancs, et l’Alabama reste un des États les plus marqués par la ségrégation et le racisme. King n’échappe pas au procès qui se déroule trois mois plus tard, le 25 mai 1960. Sa défense n’a pas vraiment de mal à démontrer que l’accusation est infondée et King est acquitté. Il importe toutefois de noter que ceux qui le déclarent non coupable sont également tous blancs, et il s’agissait sans doute d’une campagne de déstabilisation.
Malgré l’issue en sa faveur, King restera marqué par cet événement qui ne fut pas le premier et ne sera pas le dernier, ce qui me donnera dès lors sans doute bien d’autres occasions d’alimenter mes textes et mes articles… Il n’est d’ailleurs pas difficile de trouver un bluesman ayant évoqué Martin Luther King, mais j’ai d’emblée pensé à Otis Spann. En effet, le lendemain de l’assassinat de King, soit le 5 avril 1968, le génial pianiste et chanteur composa spécialement deux chansons en son hommage, Blues for Martin Luther King et Hotel Lorraine, qu’il interpréta le même jour dans une église à Chicago. C’est à Memphis au Lorraine, qui est en fait un motel, que le leader de la lutte pour les droits civiques a été abattu le 4 avril 1968. Pour mon émission, j’ai choisi Blues for Martin Luther King.
En deuxième partie, pour la rubrique « Les temps du gospel », j’ai opté pour rester dans le même thème car l’influence de Martin Luther King dépassait largement le simple cadre du blues. Je vous propose donc de nous arrêter sur les Norfleet Brothers, originaires de l’Alabama1, l’État qui poursuivit King pour fraude fiscale. Cinq des quinze enfants de la famille formèrent le véritable premier groupe, qui devint actif au lendemain de la Seconde Guerre mondiale en 1946. Mais c’est une fois installés à Chicago qu’ils pourront vraiment démarrer leur carrière professionnelle, et ils réaliseront leurs premiers enregistrements en 1957. Sans être aussi populaires que d’autres groupes de gospel de l’époque, sachant que la concurrence était alors particulièrement rude, ils enregistrèrent quatre albums et furent les têtes d’affiche de la célèbre émission télévisée Jubilee Showcase(1964-1983), poursuivant leur parcours jusque dans les années 1990.
Bien avant cela, les Norfleet Brothers s’intéresseront assez tôt à Martin Luther King et à sa cause, et dès 1961, ils enregistrent The Story of Martin Luther King, parts 1 & 2. Il s’agit en fait de deux morceaux qu’il réengistreront en 1968 sous deux titres distincts, Marching for Freedom et We All Praise Him en les réadaptant juste après la mort de King (c’est la version qui enchaîne les deux que je diffuse dans mon émission). Les sources et discographies varient et se perdent même un peu avec ces enregistrements, l’année 1964 étant également citée pour The Story of Martin Luther King, parts 1 & 2. En outre, le texte qui accompagne la vidéo YouTube qui illustre mon propos entretient également la confusion, laissant croire que The Story of Martin Luther King, parts 1 & 2 est une adaptation de 1968 des deux morceaux Marching for Freedom et We All Praise Him, lesquels furent pourtant gravés séparément après… Mais ce n’est sans doute pas si important, la beauté de la musique l’emporte et c’est bien l’essentiel !
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