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Né le 9 janvier 1899 à Byram au sud de Jackson, Mississippi, Ishmon Bracey (parfois Ishman mais sa femme soutenait qu’il se prénommait bien Ishmon) est souvent présenté comme un pionnier important du Delta Blues, mais il est surtout une figure centrale du blues de Jackson. Au début du siècle dernier, il apprend la slide au contact d’autres adeptes dont Rubin « Rube » Lacy, qui initiera aussi plus tard Son House à cette technique. Bracey commence à se produire localement lors de soirées ou dans des juke joints, puis il s’installe probablement à la fin des années 1910 à Jackson. Il connaît déjà Tommy Johnson, mais à Jackson, dans le fameux quartier de Farish Street, il va former une véritable école avec Johnson et ses frères, John Henry « Bubba » Brown, Joe et Charlie McCoy, Johnny Temple, Walter Vinson, des membres de la famille Chatmon et d’autres encore.

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En 1927, il est repéré par l’agent, découvreur de talents et disquaire H. C. Speir, qui lui permet (avec Tommy Johnson) de graver ses premières faces pour Victor, le 4 février 1928 à Memphis. Accompagné de Charlie McCoy, Bracey se contente de deux faces. Quelques mois plus tard, le 31 août 1928, il revient au même endroit pour enregistrer cinq nouvelles chansons, toujours avec Charlie McCoy qui joue cette fois de ma mandoline. Une douzaine de titres suivront en 1929 et 1930 pour Paramount, sous son nom ou comme accompagnateur des Nehi New Orleans Boys et du pianiste Charles (Charley) Taylor. Bracey ne retournera plus en studio. Bien que rares, ses faces, essentielles et originales, surtout ses dernières qui contiennent les ingrédients d’un premier blues urbain, se retrouvent sur de nombreuses compilations. Ensuite, durant une vingtaine d’années, le bluesman continuera de tourner, avec Tommy Johnson et dans des medicine shows. En 1951, il devient pasteur et abandonne le blues. En 1963, il est redécouvert par l’historien Gayle Dean Wardlow, qui recueille de précieuses informations sur les acteurs du premier blues de Jackson et du Mississippi, en particulier sur Skip James. Actif à l’église jusqu’à la fin, Ishmon Bracey s’éteint le 12 février 1970 à l’âge de soixante et onze ans.