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On ne saura jamais le jour précis du mois d’août 1926 qui vit Blind Blake inaugurer son incomparable discographie. Dès lors, autant s’arrêter sur cet événement un 1er août… J’aurais bien entendu l’occasion de revenir sur la biographie de ce bluesman parmi les plus influents de l’histoire, qui ne fut pas seulement un des fondateurs du Piedmont Blues de la Côte Est, mais surtout un des meilleurs guitaristes du XXe siècle. Parmi ses contemporains, certes dans un registre différent, je ne vois que Lonnie Johnson pour soutenir la comparaison. Né aveugle en 1896 à Newport News, Virginie, Arthur « Blind » Blake s’est sans doute inspiré des pianistes de ragtime pour se forger un jeu de guitare d’une étourdissante virtuosité.

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En août 1926, il pousse donc la porte du studio Paramount à Chicago et grave ses deux premières faces, Early morning blues et West coast blues. Mais s’il s’agit bien là des premiers titres enregistrés par Blind Blake sous son nom, il était déjà apparu environ un mois plus tôt (là encore, la date exacte est inconnue), comme accompagnateur de la chanteuse Leola B. Wilson, aka Coot Grant, sur les chansons Ashley St. blues et Dying blues. Les premiers 78-tours de Blind Blake connaissent un succès certain et Paramount ne manque évidemment pas d’en profiter. Jusqu’en 1932, le bluesman signe une centaine de faces de très haut niveau. Mais à partir de l’année suivante, il connaît de graves problèmes de santé. Atteint de la tuberculose, une maladie contre laquelle on ne savait alors pas lutter, Blind Blake s’éteint le 1er décembre 1934, à trente-sept ou trente-huit ans. Près d’un siècle après, son œuvre me semble plus que jamais inégalable.

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