An Diaz et les Yokatta Brothers viennent de sortir leur quatrième album intitulé « Komorebi in New Orleans », enregistré au Blue Velvet Studio de Tom Stern à La Nouvelle-Orléans. L’influence de la ville louisianaise est donc bien présente dans la musique du groupe (blues, gospel, funk, jazz, roots…), tout comme celle du japonais pour ce qui est de l’inspiration, car Komorebi signifie « la lumière qui brille à travers les arbres ». Avant d’aller plus loin, il importe de citer les membres de la formation, à savoir l’Argentine An Diaz (chant, kazoo), et les Français Manu Slide (guitare, harmonica, chœurs), Stéphane Bihan (basse, chœurs) et Julien Marieux (batterie, chœurs). À la première écoute, on est forcément séduit par la voix d’An Diaz qui s’adapte à merveille aux différents registres (avec parfois carrément des élans lyriques, voir Alone around you et Child free blues), mais progressivement, on s’aperçoit combien tout le groupe, qui s’appuie souvent sur des chœurs, utilise son homogénéité pour mieux faire ressortir les nuances de sa musique.
Le titre inaugural, Must be doin’ fine, l’illustre bien : après un préambule un peu « en force » qui convoque Howlin’ Wolf, s’installe une belle ambiance électro-acoustique soulignée de traits délicats de guitare slide. De même, Sandwich bored man déboule comme un boogie endiablé puis s’enrichit de chœurs, de slide, d’harmo, toujours à petites touches car point trop n’en faut. Dans un genre encore plus traditionnel, Child free blues avec son kazoo emprunte au dixie et même au vaudeville sur le plan vocal. Mais le groupe ne rechigne jamais à teinter sa musique d’un climat churchy, que l’on retrouve sur Who knows (qui nous entraîne d’abord sur les pistes africaines avec ses percussions) et la belle ballade Hidin’ in plain sight. Enfin, les sonorités très actuelles ne sont pas oubliées sur Alone around you, légèrement funky, et Killjoy, dont les envolées finales viennent conclure un album très réussi qui marque par sa fraîcheur et sa variété. Un seul regret, sa brièveté (7 chansons totalisant 23 minutes), mais c’est peut-être une façon de nous convaincre d’aller prolonger le plaisir en allant voir ces artistes sur scène ! Le disque se commande sur les plateformes habituelles, et on peut également écouter une vidéo de la release party.
Photos : © Yokatta Brothers.
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