« James Super Chikan Johnson – A Life in Blues », le documentaire | Les temps du blues

Né le 16 février 1951 à Darling dans le Delta, James Louis Johnson aka Super Chikan est une figure du blues électrique du Mississippi, en particulier à Clarksdale où il vit depuis de longues années. Chanteur et guitariste, il est réputé pour ses instruments qu’il se fabrique lui-même à partir d’objets recyclés et qui sont de véritables œuvres d’art, et il est également ambidextre : ainsi, il joue de la guitare comme un droitier mais écrit de la main gauche. Dans sa jeunesse qui s’est déroulée dans des fermes au gré des déplacements de sa famille, il se prend d’affection pour les poulets auxquels il essaie même de parler, ce qui lui vaudra évidemment son surnom. Neveu de Big Jack Johnson, il débute au début des années 1960, mais après avoir exercé comme chauffeur routier, il donne plus de place à la musique à partir des années 1990, signant une petite dizaine d’albums, sous son nom ou avec d’autres artistes comme Watermelon Slim et Terry « Harmonica » Bean. Super Chikan est un proche de l’acteur Morgan Freeman (qui le considère comme son bluesman préféré), le propriétaire du Ground Zero Blues Club à Clarksdale, où les deux hommes aiment se retrouver pour jouer au… billard !

Mark Rankin, Super Chikan et Brian Wilson.

Son parcours a attiré l’attention des réalisateurs canadiens Mark Rankin et Brian Wilson qui ont tourné entre 2018 et 2023 un documentaire, James Super Chikan Johnson – A Life in Blues, qui dure environ 1 h 20 min. Outre Super Chikan, les intervenants sont les musiciens Adam Gussow, Andrew « Shine » Turner, Anthony « Big A » Sherrod, Ben « Swamp Donkey » Brenner, Bill Abel, Bobby Rush, Cedric Burnside, Charlie Musselwhite, Chiemi Fujio, Christone « Kingfish » Ingram, Deak Harp, Heather Tackett, Jamiesa « Pinky » Turner (fille de Super Chikan), Jaxx Nassar, Kenny Brown, LaLa Craig, Lee Williams, Lucious Spiller, Rachelle Coba, Robert Kimbrough Sr., Sean « Bad » Apple, Stan Street et The Mojo Stars. Le documentaire est sorti officiellement il y a déjà quelques mois, en mai 2024, et il a été présenté lors de festivals cinématographiques aux États-Unis l’an dernier et début 2025. Je l’évoque aujourd’hui car il sera projeté lors du Notodden Blues Festival en Norvège (31 juillet au 3 août 2025 avec un plateau de haut niveau sur lequel je reviendrai bientôt), en espérant qu’il attire l’attention des organisateurs d’événements dans l’Hexagone. En attendant, voici la bande-annonce.