Les temps du gospel copie

© : Library of Congress.

Au programme de mon émission sur YouTube, Henry Sims (rubrique « Un blues, un jour ») et Aretha Franklin (rubrique « Les temps du gospel »).

Sims 1

© : Stefan Wirz.

Henry « Son » Sims, parti le 23 décembre 1958 à l’âge de 62 ans, est né au XIXe siècle, très précisément le 22 août 1890, à Anguilla, une localité du sud du Delta, Mississippi. Il apprend d’abord le violon auprès d’un oncle du nom de Warren Scott, mais il se distinguera plus tard comme multi-instrumentiste, maîtrisant la guitare, la mandoline ou encore le piano. Une polyvalence qui lui permettra de jouer durant plusieurs années dans un string band, les Mississippi Corn Shuckers. En octobre 1939, il entre en studio pour Paramount à Grafton, Wisconsin, et accompagne un certain Charlie Patton au violon sur une douzaine de de titres. Il trouve le temps d’enregistrer quatre titres sous son nom (Farrell Blues, Come Back Corrina, Be True Be True Blues et Tell Me Man Blues), qui seront les seuls de son existence, au violon et au chant, avec cette fois Patton à la guitare. Puis il retrouve les travaux agricoles et le circuit des plantations, des soirées et autres parties, souvent avec Patton, activités qu’il poursuit après la mort du célèbre bluesman en 1934.

Sims 3

© : reddit.

Il n’envisage sans doute pas de réenregistrer quoi que ce soit, mais en 1942, il est invité par Alan Lomax à accompagner cette fois un certain McKinley Morganfield, qui va vite se faire connaître sous le nom de Muddy Waters ! Ces sessions historiques, menées pour la Bibliothèque du Congrès, seront ensuite rassemblées sur l’anthologie « Down on Stovall’s Plantation ». Sims n’abandonne pas la musique, tourne avec Robert Nighthawk dans les années 1940 mais également en solo, avant de décéder des suites de problèmes rénaux. Aujourd’hui bien oublié, Sims aura pourtant marqué l’histoire du blues d’une façon peu banale : il a effet accompagné sur disque Charlie Patton, considéré comme le père fondateur du Delta Blues, et Muddy Waters, considéré lui comme le père fondateur du blues moderne ! Pour mon émission, j’ai choisi un des quatre morceaux gravés sous son nom en 1929, sur lequel Charlie Patton joue de la guitare, Tell Me Man Blues.

Sims 4

© : Stefan Wirz.

 

 

Aretha 1.jpg

© : Discogs.

Pour ma deuxième partie d’émission consacrée comme chaque dimanche au gospel, je ne concevais pas de terminer l’année sans avoir une pensée pour Aretha Franklin, qui en a fini avec son partage terrestre en août dernier. Voix du XXe siècle, la chanteuse était particulièrement à l’aise dans le gospel, et je n’ai donc pas eu trop de mal à trouver l’album dont j’allais tirer un extrait : il s’agit de l’incontournable « Amazing Grace », sorti chez Atlantic début 1972. Sur cet album magnifique de bout en bout, enregistré à la New Temple Missionary Baptist Church à Los Angeles, Aretha s’accompagne en outre de pointures dont James Cleveland, son propre père le révérend Franklin, le guitariste Cornell Dupree et le batteur Bernard Purdie. En cette période festive, j’ai bien sûr retenu un morceau particulièrement enlevé, How I Got Over.

Aretha 4.jpg

© : courtesy Soul Bag.