Nouveauté semaine copie

Au programme de mon émission sur YouTube, Julius Daniels (rubrique « Un blues, un jour »), et Leo « Bud » Welch (rubrique « Nouveauté de la semaine »).

La première partie de l’émission du jour est relative à une séance d’enregistrement qui s’est déroulée le 19 février 1927 à Atlanta en Géorgie, et qui concerne un certain Julius Daniels. Il enregistra quatre morceaux ce jour-là, avant de revenir en octobre de la même année pour trois chansons supplémentaires qui seront aussi ses dernières. Et même si certains de ces morceaux feront l’objet de différentes prises, dont plusieurs resteront d’ailleurs inédites, Daniels nous laisse donc seulement sept chansons en tout et pour tout. Dès lors aujourd’hui bien oublié, c’est pourtant un artiste important dans l’histoire du blues.

En effet, il est né le 20 novembre 1901 à Denmark en Caroline du Sud, et cette fameuse séance du 19 février 1927 fait de lui un des pionniers de ce que nous appelons le Piedmont Blues, le blues du Piémont ou encore blues de la Côte Est. Un blues qui se distingue de genres plus rustiques comme ceux du Delta ou du Texas, surtout par ses guitaristes au jeu bien plus fluide, que l’on peut qualifier sans exagérer de virtuoses du ragtime et du fingerpicking, et qui influenceront notamment beaucoup le folk. Lors de sa première séance, Daniels a enregistré Ninety-Nine Year Blues, qui deviendra célèbre et sera repris par des gens comme le Hot Tuna ou bien Johnny Winter… On ne sait pourtant quasiment rien de sa vie de Julius Daniels. Après ses disques, il a vécu à Charlotte en Caroline du Nord, où il a été pompier, et où il est mort le 18 octobre 1947 à 45 ans. J’ai sans surprise choisi pour mon émission sa version originale du 19 février 1927 de Ninety-Nine Year Blues, superbe et archétypale de ce blues de la Côte Est…

 

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© : Soul Bag

La nouveauté de la semaine se rapporte à Leo « Bud » Welch. On se souvient forcément de ce chanteur et guitariste qui nous a quittés il y a peine plus d’un an, en décembre 2017 à l’âge de 85 ans. Eh bien Dan Auerbach, membre des célèbres Black Keys, va sortir le 8 mars prochain sur son label Easy Eye Sound un album posthume de Welch, intitulé « The Angels In Heaven Done Signed My Name ». Il contient dix morceaux sachant qu’Auerbach avait enregistré entre vingt-cinq et trente chansons avec Welch, il y avait donc de la matière (et il en reste peut-être encore…). La musique de Welch est inclassable, car elle emprunte à la fois au gospel, au Delta Blues et au Hill Country Blues, tout en étant surtout très marquée par les rythmes africains, au niveau instrumental mais aussi du chant car la voix de cet artiste est véritablement incantatoire.

De son vivant, Leo « Bud » Welch n’avait enregistré que deux albums en 2014 et 2015, alors qu’il était déjà octogénaire, « Sabougla Voices » et « I Don’t Prefer No Blues », tous deux pour Big Legal Mess, mais ils avaient profondément marqué les esprits. On peut y ajouter le CD/DVD Cleopatra « Live at the Iridium » (2017), issu d’un concert de 2016, mais il est notablement moins intéressant… En revanche, le documentaire « Late Blossom Blues – The Journey of Leo Bud Welch », réalisé en 2017 par les Autrichiens Wolfgang Almer et Stefan Wolner, qui avaient notamment profité d’une tournée européenne de Welch, est formidable. Pour revenir au nouveau disque, j’ai programmé une vidéo de promotion avec un extrait sur fond d’images de Welch filmé dans les années 1980 dans le sous-sol de son église (d’après une information publiée sur le site de Soul Bag). Ça s’appelle I Come to Praise His Name et c’est absolument hallucinant.