Au programme de mon émission sur YouTube, Ray Charles et Quincy Jones (rubrique « Un blues, un jour »), et Cedric Watson (rubrique « Sur scène »).
J’ai choisi d’évoquer aujourd’hui un grand acteur américain, Sidney Poitier, qui a reçu le 13 avril 1964, il y a donc tout juste 55 ans, l’Oscar du meilleur acteur pour son rôle dans le film Lilies of the Field (Le lys des champs), tourné l’année précédente par Ralph Nelson. Il devient ainsi le premier acteur noir masculin à obtenir un Oscar. Car il importe de préciser qu’Hattie McDaniel était devenue dès 1940 la première Noire à recevoir un Oscar pour son rôle dans le très célèbre Autant en emporte le vent… Mais revenons à Sidney Poitier. Toujours de ce monde, il est aujourd’hui âgé de 92 ans car né le 20 février 1927 à Miami, mais ses parents étant bahaméens, il possède la double nationalité. En fait, c’est un grand prématuré, né avec deux mois d’avance à Miami lors d’une visite de ses parents, qui a grandi aux Bahamas et s’est définitivement installé aux États-Unis en 1942.
Je ne peux évidemment pas m’attarder ici sur sa longue carrière d’acteur, une des plus prestigieuses de l’histoire du cinéma. Il existe toutefois un film qui le relie directement à la thématique de cette émission, c’est In the Heat of the Night (Dans la chaleur de la nuit) de Norman Jewison, sorti en 1967. Il raconte l’histoire d’un policier noir de Philadelphie qui doit collaborer avec un homologue blanc dans une enquête pour meurtre dans une petite ville du Mississippi, sur fond de racisme et de droits civiques. Une œuvre formidable qui recevra cinq Oscars dont celui du meilleur film. Il se trouve que la musique originale (« In The Heat Of The Night: Original Motion Picture Soundtrack », United Artists, 1967), composée par Quincy Jones avec Ray Charles en tête de liste, mais aussi des gens comme Billy Preston à l’orgue ou encore Roland Kirk à la flûte, me donne matière à illustrer mon propos. J’ai choisi pour mon émission un instrumental, sur lequel Ray Charles, Billy Preston, probablement Buddy Lucas à l’harmonica et bien sûr Quincy Jones à la baguette, nous prouvent que le blues n’a aucun secret pour eux… Ça s’appelle Mama Caleba’s Blues.
Pour la rubrique « Sur scène » du jour, je vous emmène faire un tour en Louisiane, et plus précisément du côté de Baton Rouge. En effet, le Baton Rouge Blues Festival se déroule aujourd’hui et demain, les 13 et 14 avril 2019, dans la capitale louisianaise. Fondé en 1981, il s’agit de l’un des plus anciens festivals de blues des États-Unis et sa renommée est aujourd’hui internationale. Si la scène locale est naturellement privilégiée avec du Swamp Blues, du Swamp Pop ou encore du cajun, et si le blues est également d’une manière générale le genre le plus représenté, le festival s’ouvre aussi à la soul, au gospel, au R&B et même un peu au rock… En tout cas, l’événement mérite que l’on s’y attarde, et j’en parle ici si vous cherchez des idées en vue d’un séjour en Louisiane l’année prochaine, par exemple. D’autant que l’affiche est aussi impressionnante en termes de qualité que de quantité, avec plus de trente formations cette année !
Vous vous demandez sans doute comment font les organisateurs pour programmer trente groupes en deux jours… Eh bien pour commencer, ils disposent de six scènes et les premiers concerts commencent à midi, les derniers étant programmés en soirée. En outre, il n’y a pas toujours six concerts en même temps sur les six scènes, il y a des « trous » en quelque sorte. Enfin, les têtes d’affiche sont rarement en concurrence avec d’autres formations, et certaines d’entre elles se produisent les deux jours. Il est certes impossible de voir l’intégralité des shows, mais on peut jongler et vraiment voir beaucoup d’artistes tout au long du week-end sans repartir frustré. Pour vous donner une idée du niveau de ce festival, voici juste quelques noms de cette édition 2019 : William Bell, Cedric Watson, Little Freddie King, Henry Gray avec Bob Corritore, Kenny Neal et sa famille, Warren Storm, Mavis Staples, Cedric Burnside et les Zion Harmonizers… Dans mon émission, je vous invite à une incursion chez les Cajuns avec le chanteur et violoniste Cedric Watson & Bijou Creole, et un morceau de 2013 qui est effectivement un petit bijou, Cochon du lait.
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