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Au programme de mon émission sur YouTube, Hop Wilson (rubrique « Un blues, un jour »), et Omar Coleman (rubrique « Sur scène »).

Ça me fait très plaisir de m’arrêter aujourd’hui sur Hop Wilson, né le 27 avril 1921, il y a 98 ans, car on peut dire qu’il s’agissait d’un bluesman à part. C’était d’abord un adepte de la steel guitar, qui ne sont pas si nombreux dans le blues. Cela fait d’ailleurs de lui un artiste au son immédiatement reconnaissable dans le monde du blues. Mais Wilson se distinguait aussi d’une autre façon : il détestait voyager et même trop s’éloigner de chez lui. Dès lors, il s’est contenté de se produire dans la région de Houston, où il a passé presque toute sa vie, même s’il est né à Grapeland, plus au nord. Son premier instrument fut l’harmonica dont il jouait dès l’enfance, auquel il doit d’ailleurs son surnom : Hop est en effet une déformation de harp, harmonica en français. Il s’appelait en réalité Harding Wilson…

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© : Discogs

Le fait de refuser de se déplacer ne fut évidemment pas sans conséquence sur sa carrière, et il n’a que très peu enregistré : quelques faces à la fin des années 1950 avec Ivory Lee Semien, puis quelques autres en 1960 et 1961 sous son nom. Il ne fera donc pas d’autres disques, se contentant d’apparaître régulièrement dans les clubs autour de Houston, mais sans jamais obtenir une reconnaissance internationale. Il nous a quittés en 1975 à 54 ans. Pourtant, Jimmie Vaughan, Johnny Winter et Ron Wood des Rolling Stones citeront son influence. Car Hop Wilson était un bluesman très intéressant. Outre son jeu de guitare très original, c’était un excellent chanteur doté d’une voix puissante. Six faces de Hop Wilson figurent sur la compilation « Blues With Friends at Goldband » (Goldband, 1981). Il est notamment l’auteur en 1958 d’un morceau que j’adore et qui illustre bien son jeu de guitare, un quasi instrumental intitulé Chicken Stuff, que je vous propose d’écouter dans mon émission.

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© : Discogs

 

Difficile de prétendre faire une émission sérieuse sur le blues sans évoquer à un moment ou un autre le festival de Chicago. Comme chaque année, le programme de l’édition 2019, qui se déroulera du 7 au 9 juin prochain, a été communiqué en ce mois d’avril. Avant d’y venir, il importe de rappeler que le festival de Chicago, créé en 1984, est non seulement le plus important dans son genre dans le monde, qu’il réunit évidemment ce qui se fait de mieux, mais qu’il est de surcroît entièrement gratuit. Le programme est évidemment de tout premier ordre, voici quelques noms pour cette édition 2019 : Bobby Rush, Jimmy Johnson, Charlie Musselwhite avec Billy Boy Arnold, Guy King avec Chris Cain, Thornetta Davis, Benny Turner, Joanna Connor, Grady Champion, Keith Johnson, Jimmy Burns, Vance Kelly, Mojo Morganfield, Kenny Smith, Bob Stroger, Betty LaVette, Marquise Knox, John Primer, Super Chikan, Lurrie Bell, Dom Flemons, Ruthie Foster, Toronzo Cannon, Melvin Taylor, Omar Coleman, Zac Harmon, RL Boyce, Mike Wheeler, Willie Buck…

Ce sont là des artistes expérimentés et même très connus pour la plupart, mais le festival programme aussi des bluesmen locaux, des découvertes, des révélations… Le site du Millennium Park compte six scènes et les musiciens se produisent souvent plusieurs fois, autrement dit en se débrouillant bien on ne doit rien manquer d’essentiel. Je vous propose d’illustrer cela avec Omar Coleman, un jeune chanteur et harmoniciste de 46 ans justement né à Chicago, mais qui est plus une confirmation qu’une révélation, ce que confirment ses trois albums : « Born & Raised » (Delmark, 2015), « Live!At Rosa’s Lounge » (Delmark, 2016) et « & Westside Soul » (3 On The B, 2016). Vous pouvez l’écouter dans mon émission en public en 2016 à Berwyn dans l’Illinois, avec Slow Down Baby.