Au programme de mon émission sur YouTube, Little Son Joe (rubrique « Un blues, un jour ») et le Turner Brown Band (rubrique « Sur scène »).
Je vous propose de nous arrêter aujourd’hui sur Ernest Lawlars, plus connu sous le nom de Little Son Joe, né le 18 mai 1900, il y a 119 ans. Il est originaire de Hughes en Arkansas mais on sait très peu de choses sur ses premières années. En tout cas, il vivait à Memphis dans la première moitié des années 1930, apparaissant en 1935 sur disque comme accompagnateur à la guitare de Robert Wilkins. La même année, il grave une face sous son nom à ce jour toujours inédite. Quatre ans plus tard, en 1939, il épouse la célèbre chanteuse et guitariste Memphis Minnie. C’est son troisième mari après deux autres grands guitaristes, Casey Bill Weldon et Kansas Joe McCoy. Little Son Joe n’est sans doute pas aussi brillant que Weldon et McCoy, mais son jeu rythmique complète bien celui de sa femme.
Il se cantonnera d’ailleurs essentiellement à ce rôle d’accompagnateur, et le couple continuera d’enregistrer ensemble jusqu’à la fin des années 1950, quand ils seront tous deux diminués par des problèmes de santé. À partir de 1957, Lawlars réduira ainsi ses activités, même s’il accompagnera Memphis Minnie jusqu’en 1959, mais à la batterie. Minnie n’enregistrera plus non plus car une attaque cérébrale la clouera dans un fauteuil roulant en 1960. Lawlars mourra l’année suivante, le 14 novembre 1961, à l’âge de 61 ans. Bien qu’il ait donc surtout enregistré comme accompagnateur, il nous laisse quelques faces sous son nom, sur lesquelles sa femme reste toutefois présente à la guitare. Elles permettent aussi de noter que Little Son Joe était loin d’être ridicule au chant. Malheureusement, il n’existe pas de compilation rassemblant la discographie de ce bluesman dont les titres sont dispersés sur différentes anthologies… Ses premiers singles datent de 1939 mais j’ai programmé dans mon émission un morceau de 1941 que je trouve superbe, et qui s’appelle Just Had to Holler.
Je vous propose ensuite de découvrir le Turner Brown Band lors d’un concert enregistré il y a tout juste deux ans, le 18 mai 2017 au festival de Broadbeach en Australie. Le Turner Brown Band doit d’abord son nom au chanteur et guitariste slide Dom Turner, acteur de la scène blues australienne notamment membre fondateur du groupe les Backsliders. Quant à Nikki Brown, chanteuse et adepte de la sacred steel guitar, elle vient de l’Ohio, tout comme sa sœur Gloria Brown qui tient la guitare rythmique. Il faut ajouter à ce trio une section rythmique composée de Ben Edwards à la basse et Tomika Webb à la batterie. Le Turner Brown Band compte actuellement trois albums.
Ce groupe fait dans le sacred steel, sur la base de l’instrument principal du même nom, une guitare posée à plat et que l’on utilise en slide, on en a parlé il y a peu avec Hop Wilson ou encore Freddie Roulette. Cette musique s’inspire certes du blues mais aussi beaucoup du gospel, je serai sans doute amené à en passer dans des émissions du dimanche. C’est toutefois un style extrêmement dynamique et énergique, et personnellement, j’appelle souvent ça du hard gospel. C’est en tout cas toujours extrêmement spectaculaire sur scène et j’avoue un faible pour les prestations de formations dans ce genre. J’ai donc programmé dans mon émission un extrait de ce concert du 18 mai 2017, avec un morceau d’inspiration gospel qui s’appelle Say Yes to My Lord.
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