Au programme de mon émission sur YouTube, Ed Lewis (rubrique « Un blues, un jour ») et le Magic Buck (rubrique « En tournée »).
Pour ma dernière émission avant les vacances, nous allons évoquer aujourd’hui un personnage afro-américain du nom de David Walker, et pour cela une nouvelle fois remonter loin en arrière, car il nous a quittés il y a 189 ans, le 28 juin 1830. Ou plus exactement entre le 28 juin et le 6 août, les historiens ayant un peu de mal à s’accorder… Ils ne savent pas vraiment non plus exactement quand il est né : en principe en 1796, mais selon certains bien plus tôt, dès 1785… Il vient toutefois de Wilmington en Caroline du Nord. Son père esclave est mort avant sa naissance, mais comme sa mère était libre, il bénéficia du même statut. Mais il fut vite marqué par les mauvais traitements infligés aux Noirs, et avant 1820, désormais fixé à Charleston en Caroline du Sud, il fréquentait les cercles abolitionnistes. Puis il s’installa en 1825 à Boston dans le Massachusetts, où l’esclavage était aboli. Il s’investit alors beaucoup dans l’activisme et la lutte contre l’esclavage et le racisme, fut un des membres fondateurs de la plus importante société abolitionniste de l’État, et contribua au Freedom’s Journal, le premier journal américain créé et géré par des Noirs, entre autres.
En 1828, avec toutes ces actions, il était le leader de la lutte contre l’esclavage à Boston. L’année suivante, il publia son célèbre Appeal to the Coloured Citizens of the World, en gros un appel à s’unir destiné aux citoyens de couleur du monde entier. Au moment de sa sortie, le pamphlet fit un peu peur aux autres abolitionnistes noirs modérés. Mais aujourd’hui, les historiens considèrent qu’il s’agit du premier appel significatif contre l’esclavage et le racisme venu d’un Afro-Américain, et on sait qu’il influencera énormément les actions à venir dans le même registre. Quant à David Walker, il est mort un peu mystérieusement durant l’été 1830, peut-être d’un empoisonnement mais plus sûrement de la tuberculose, une maladie alors très répandue. Pour illustrer cela, j’ai programmé dans mon émission un chant d’esclave enregistré en 1959 par Alan Lomax, I Be so Glad When the Sun Goes Down, que l’on doit à Ed Lewis et un groupe de prisonniers.
Encore du blues « Made in France » pour notre rubrique « En tournée » qui est aussi la dernière avant les vacances estivales. Et encore un one-man band, un homme-orchestre en la personne de Magic Buck, qui donc chante, joue de la guitare, de l’harmonica et des percussions. Notre homme a fêté l’année dernière ses 20 ans de carrière, et il compte aujourd’hui cinq albums à son actif. Outre ses talents de chanteur et de musicien, Magic Buck se distingue également en tant que compositeur, il écrit en effet ses chansons et les reprises sont rares dans son répertoire.
Je viens dès maintenant à ses dates car elles sont très nombreuses, et encore, je ne vais pas au-delà du mois de juillet : Magic Buck sera donc dès ce soir vendredi 28 juin à La Charité-sur-Loire (Nièvre), le 29 et le 30 à Saint-Simeux (Charente), puis en juillet le 4 Pénestin (Morbihan), le 5 à Plozévet (Finistère), le 12 à Ploërdut (Morbihan), le 13 à Mûr-de-Bretagne (Côtes-d’Armor), le 19 et le 21 à Plovan (Finistère), le 23 à Saint-Cast (Côtes-d’Armor) et le 26 à Dinan (Côtes-d’Armor). Mais si vous le manquez en juillet, pas d’inquiétude, il poursuivra inlassablement sa tournée au mois d’août, et je vous conseille aussi de vous rendre sur son site Internet : vous y trouverez déjà une série de dates qui vous mènera au cœur de l’hiver prochain, jusqu’en décembre ! Magic Buck fait dans un blues d’inspiration traditionnelle avec également des emprunts à la musique folk, mais son interprétation est moderne et pleine de générosité et de dynamisme. Je vous propose dans mon émission de l’écouter en 2013 avec le banjoïste Tony Zombi, pour un morceau intitulé Coyote Dance, la danse du coyote…
Et bonnes vacances !
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