Togo, cercle d’Atakpamé. © : Collection-jfm.fr

Il existe plusieurs passerelles entre le blues et la musique antillaise, dont les racines sont communes pour hélas de bien tristes raisons : ces musiques proviennent de la traite transatlantique, de l’Afrique vers les Antilles et l’Amérique du Nord en particulier. Dès le début du XVIIe siècle, les esclaves africains devront trouver des moyens de communication propres pour la préservation et la transmission de leur culture et de leurs traditions. Cela reposait sur l’emploi, et même la création, d’un langage, qui faisait aussi office de code incompris des Blancs (le créole aux Antilles, le « Black English » pour les Afro-Américains), et de percussions à base de tambours. Dès lors, il est aisé d’établir une de nos passerelles entre le blues des États-Unis et le gwo-ka guadeloupéen.

© : Cédrick Calvados.

Prochainement, et progressivement, d’autant que je réside à Marie-Galante, j’ouvrirai ce site aux musiques antillaises, en évoquant d’autres passerelles mais aussi en donnant plus d’espace à des artistes caribéens, et bien entendu tout spécialement aux Guadeloupéens et aux Marie-Galantais. L’annonce d’événements locaux fera aussi partie de cette ouverture. En attendant, je vous propose une étude remarquablement documentée de la revue Études caribéennes, intitulée Le « Blues de la canne et du coton » : étude comparative des fonctions socioculturelles du gwo-ka et du blues » (The “Blues of the Cane and Cotton”: a Comparative Study of Social and Cultural Functions of The Gwo-Ka and The Blues en version anglaise). Pas spécialement récent car il date de 2010 (mais s’agissant d’un exposé historique, il reste d’actualité), cet article signé Steve Gadet s’arrête donc sur l’interculturalité entre blues et gwo-ka et se décline en trois sections, auxquelles s’ajoutent une introduction et une conclusion. Voici donc le sommaire.

Le bluesman Big Daddy Wilson (programmé au festival Terre de Blues de Marie-Galante en 2019) au Duc des Lombards en 2013. © : Cutymike / Soul Bag.

Introduction.

Partie 1. « Terreau » sociohistorique des deux phénomènes musicaux.

– 1.1. Contexte sociohistorique du gwo-ka.

– 1.2. Contexte sociohistorique du blues.

Partie 2. Comparaison des fonctions socioculturelles du gwo-ka et du blues.

Partie 3. Fonctions socioculturelles du blues et du gwo-ka.

– 3.1. Fonction éducative.

– 3.2. Fonction récréative.

– 3.3. Fonction de témoignage.

– 3.4. Fonction de contestation.

– 3.5. Fonction régulatrice.

– 3.6. Fonction unificatrice/intégratrice.