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Il compte parmi les bluesmen de Chicago les plus personnels avec sa voix puissante et grondante, et sans doute plus encore grâce à son jeu de guitare : Son Seals est un de ces très rares artistes que l’on reconnaît dès qu’il touche les cordes de sa guitare, avec une intensité et une flamme qui n’appartiennent qu’à lui. Il naît Frank Seals le 13 août 1942 à Osceola, Arkansas, au nord de Memphis sur les rives du Mississippi. Son père tient un petit juke joint et il s’adonne très jeune à la musique, jouant d’abord de la batterie à treize ans pour un certain Robert Nighthawk. À seize ans, alors qu’il pratique aussi la guitare, il se produit dans un club plus important, le T-99, avec des bluesmen de la stature d’Albert King, Junior Parker et Bobby Bland. Il forme son premier groupe à dix-neuf ans, Son Seals and the Upsetters.

En 1994. © : National Museum of African American History and Culture.

Mais la scène d’Osceola devient trop petite pour un bluesman aussi accompli, et il prend la route de Chicago en 1971. Deux ans plus tard, le Son Seals Blues Band réalise son premier album qui porte le même nom, pour l’incontournable label Alligator. Au total jusqu’en 2000, Seals sortira neuf albums remarquables (tous pour Alligator sauf son dernier, « Lettin’ Go », pour Telarc en 2000) qui en font un des bluesmen de Chicago les plus en vue de son époque. Il ne sera hélas pas épargné par le sort. En 1997, sa femme lui tire une balle en plein visage, ce qui l’oblige à de la chirurgie réparatrice et à une longue convalescence. Deux ans plus tard, il est amputé d’une jambe à cause de son diabète. Cela ne l’empêche pas de continuer à apparaître sur scène pratiquement jusqu’à la fin, des complications suite au diabète provoquant sa mort le 20 décembre 2004, à l’âge de soixante-deux ans. Je vous propose de l’écouter en 2001 en public, avec la chanson Don’t lie to me.