© : Recording Academy.

Les récipiendaires des Grammy Awards sont donc connus depuis la nuit dernière. Et cette fois, concernant le blues, personne ne remettra en cause le résultat. En effet, dans la catégorie « Meilleur album de blues traditionnel », Cedric Burnside reçoit la statuette pour « I Be Trying » chez Single Lock, salué par la note maximale (« Le Pied », 5/5) dans le numéro 243 de Soul Bag. Un aboutissement pour Cedric, aujourd’hui âgé de quarante-trois ans, qui vient récompenser une belle carrière par ailleurs loin d’être terminée. Fils de Calvin Jackson, petit-fils de R. L. Burnside, Cedric s’est d’abord imposé comme un des meilleurs batteurs de sa génération (qu’il est toujours, détenant six Blues Music Awards dans la catégorie du meilleur batteur !), avant de donner plus de place au chant, à la guitare et à l’écriture. Un bagage qui paie aujourd’hui, et qui lui vaut donc ce Grammy après deux nominations en 2016 et 2019. Cedric se produira en France les 23, 24 et 25 mai, au Pan Piper à Paris, à Jazz sous les Pommiers à Coutances et à L’Ouvre-Boîte à Beauvais.

Il y a visiblement de l’émotion chez Cedric quand il reçoit sa récompense. © : Robert Hanashiro / USA Today / The Commercial Appeal.

Quant à Christone « Kingfish » Ingram, qui lui n’a que vingt-trois ans, il poursuit son ascension fulgurante, avec maintenant un Grammy pour son deuxième album « 662 » chez Alligator, dans la catégorie« Meilleur album de blues contemporain ». J’avais d’ailleurs eu l’honneur de chroniquer ce disque dans le numéro 244 de Soul Bag où nous lui consacrons d’ailleurs un dossier complet, avec là encore une excellente note (4,5/5). En 2020, pour son premier album, « Kingfish » (Alligator), il avait déjà obtenu cinq Blues Music Awards donc celui de l’album de l’année. Vous aurez peut-être l’occasion de voir ce chanteur et guitariste de Clarksdale, locomotive bien établie de la scène du blues actuel, car il tournera en France cet été, voir la page « Agenda » de Soul Bag.

Kingfish, lui, a l’air très content de son Grammy ! © : Robert Hanashiro / USA Today / The Commercial Appeal.

Pour cette 64e édition, j’ai relevé quelques autres noms. Tout d’abord à propos du gospel, CeCe Wynans remporte trois Grammys, portant ainsi son total à quinze. Rhiannon Giddens et Francesco Turrisi pour « They’re Calling Me Home » (meilleur album folk), Angelique Kidjo pour « Mother Nature » (meilleur album de musique du monde), Andra Day pour la bande originale du film The United States Vs. Billie Holiday (Billie Holiday, une affaire d’État) et Ricky Riccardi pour les notes de l’album « The Complete Louis Armstrong Columbia And RCA Victor Studio Sessions 1946-1966 » se distinguent également, et la statuette de la meilleure musique de film revient à Summer of Soul.

« We Are » de Jon Batiste, consacré album de l’année aux Grammy Awards. © : Amazon.

En revanche, on ne s’attendait pas nécessairement à ce que Jon Batiste, il est vrai nommé onze fois, reparte avec cinq Grammy Awards en poche, dont le plus prestigieux de tous, celui du meilleur album de l’année pour « We Are » chez Verve. D’autant qu’il avait du « très très lourd » en face de lui, car parmi les nominés dans la catégorie, figuraient Kanye West, Justin Bieber, Taylor Swift et le toujours vert Tony Bennett (quatre-vingt-quinze ans) avec Lady Gaga ! À trente-cinq ans, le spécialiste des claviers en tout genre, dont le mélodica, mais aussi percussionniste, chanteur, producteur, arrangeur et compositeur, accède donc à la consécration. Membre de la célèbre dynastie familiale des Baptiste à La Nouvelle-Orléans, il signe avec « We Are » son huitième album studio, auquel participent notamment Mavis Staples, PJ Morton, Trombone Shorty, Robert Randolph et le Hot 8 Brass Band.