L’information a failli m’échapper avec les fêtes de fin d’année… Sandra Jaffe, cofondatrice du Preservation Hall à La Nouvelle-Orléans, nous a quittés le 27 décembre 2021 à l’âge de quatre-vingt-trois ans. Situé au 726 St. Peter Street dans le Quartier français, le Preservation Hall est un club de jazz les plus connus dans le monde, fondé en 1961. Malgré sa petite taille et son aspect misérable (une caractéristique soigneusement entretenue !), il accueille chaque année plus de trois cent cinquante concerts qui mettent en avant le jazz traditionnel en s’appuyant sur un groupe maison tout aussi notoire, le Preservation Hall Jazz Band. Il existe également une fondation axée sur des projets éducatifs pour les jeunes musiciens (avec d’ailleurs un Preservation Hall Junior Jazz Band), et un label du même nom qui propose des enregistrements réalisés sur place.
Née le 10 mars 1938 à Philadelphie, Pennsylvanie, Sandra Smolen épouse Allan Jaffe en décembre 1960, avec lequel elle part en lune de miel au Mexique début 1961. Passionné de jazz, le couple décide de passer par La Nouvelle-Orléans, qu’il ne quittera plus. En effet, les Jaffe assistent à un concert de jazz local dans une galerie d’art tenue par E. Lorenz « Larry » Borenstein, qui expose ses œuvres et organise de petits concerts. Séduits, ils décident de prolonger le séjour, et Borenstein les informe qu’il déplacera sa galerie non loin de là (toujours sur St. Peter Street) et leur propose alors de louer le lieu qui sera alors uniquement dédié aux concerts ! Ainsi naquit le Preservation Hall ! Allan Jaffe, qui jouait du sousaphone au sein du Preservation Hall Jazz Band, travaillera dans son club jusqu’à sa mort en 1987. Sa femme Sandra continuera ensuite de le gérer, pendant que leur fils Ben, joueur de tuba et de contrebasse, sera une figure centrale du groupe avant de devenir directeur de la création du club. Plusieurs décennies durant, les Jaffe ont contribué à la préservation d’une tradition musicale unique et fondatrice, et la disparition de Sandra Jaffe marque la fin d’une ère. Pour en savoir plus, je vous conseille la lecture (en anglais) de cet article publié par John Pope sur le site nola.com, grâce auquel j’ai pu rédiger ce texte.
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