Même s’il y eut des précurseurs comme Daddy Stovepipe, qui se produisait en one-man band dès les années 1920, Doctor Ross et Joe Hill Louis furent les deux bluesmen les plus populaires de ce genre singulier à partir des années 1950. Certes moins connu, Blind Joe Hill fut incontestablement un de leurs disciples. Il naît le 7 janvier 1931 à Dunbar, Pennsylvanie, peut-être sous le nom de Joseph Hill car il existe une incertitude sur son véritable nom de naissance : il fut en effet adopté par son beau-père, Thomas Hill, qui l’appelle Joe Thomas Hill. Vers ses huit ans, sa famille s’installe à Akron, Ohio. Malheureusement, en 1948, il perd l’usage d’un œil, puis un glaucome contracté peu après le rend quasiment aveugle. On ignore comment il vint à la musique, mais outre la proximité d’une grande ville comme Cleveland, Détroit et Chicago ne sont pas si loin, ce qui lui donne l’occasion d’entendre du blues.
Il décide donc de se mettre au chant et à la guitare, et forme un groupe, les Hideaways, puis découvre dans les années 1950 Jimmy Reed, qui joue de la guitare et de l’harmonica en même temps. Ainsi, Hill trouve sa vocation, apprend l’harmonica et les percussions, et se produit en one-man band dans tout l’Ohio. Il se rend plus tard à Chicago, ce qui lui vaut enfin d’être remarqué par George Paulus qui lui permet d’enregistrer en 1975 sur son label Barrelhouse un premier album, « Boogie in the Dark ». Un deuxième suivra en 1983, « First Chance » (L+R), alors que Hill vit désormais dans la région de Los Angeles. Il participera enfin à la tournée de l’American Folk Blues Festival en 1985, continuant ensuite de se produire jusqu’à son décès le 17 novembre 1999, à soixante-huit ans. Avec sa drôle de voix un peu fêlée et ses interprétations terriennes et « économiques » (mais son jeu d’harmonica se démarquait aussi par des envolées débridées), il illustre bien la belle tradition du one-man band dans le blues. Nous vous proposons en écoute l’intégralité de son premier album, « Boogie in the Dark ».
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