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Comme convenu, ce mercredi 1er mars 2023 marque le début d’une série d’articles hebdomadaires sur Terre de Blues, qui se poursuivra jusqu’à l’ouverture du festival qui se déroulera du 26 au 29 mai prochain, avec notamment des portraits d’artistes au programme. Aujourd’hui, nous avons choisi de nous arrêter sur la chanteuse Florence Naprix, native de Pointe-à-Pitre. Après avoir appris le piano à l’âge de huit ans, elle se met également au chant, suit les cours de l’école de musique Armand-Siobud et tourne en Guadeloupe au sein de la chorale du Caribbean Children’s Choir, alors qu’elle est encore adolescente. À dix-huit ans, elle part pour la métropole pour terminer de brillantes études en langues étrangères et traduction.

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Elle n’abandonne pas pour autant la musique, bien au contraire, apparaît dans des festivals avec son groupe Panach’ (qui joue sur la même scène que Kassav’ !) et se produit au Baiser Salé, un célèbre club de jazz fondé en 1983 et situé dans le 1er arrondissement à Paris. Elle cite d’ailleurs parmi ses premières influences de grandes chanteuses de jazz comme Ella Fitzgerald et Sarah Vaughan. Peu après, elle fait partie du Wil’Live de Willy Salzedo, pianiste, auteur et compositeur reconnu de chanson caribéenne, avant d’être remarquée par ses pairs dont les excellents Tony Chasseur et Mario Canonge. De nouvelles portes s’ouvrent, Florence Naprix s’intéresse aussi au zouk et son nom apparaît sur plusieurs compilations : « Passion Zouk 2011 », « Grands Prix de la SACEM 2013 », « Créole jazz – La sélection vol. 1 » (2013), « Vocal’isles – Tony Chasseur présente chansons et voix créoles » (2014)…

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Entre-temps, elle avait enregistré en 2012 un premier album sous son nom, « Fann Kann ». Mais Florence Naprix a décidément bien des cordes à son arc et son investissement artistique est pluriel. Ainsi, en 2017, elle tient un des premiers rôles dans la comédie musicale Mofwaz Bò Kannal de la compagnie DNK. Deux ans plus tard, elle transforme sans doute un ses rêves en réalité en montant « Dans la peau de Mano », un spectacle consacré à la superbe chanteuse Manuéla Pioche (1932-1970. Enfin, en 2020, cette artiste engagée a lancé une série de podcasts « (Re)belle et la bête », qui condamne les violences sexuelles entre hommes et femmes de Guadeloupe (dont Florence fut hélas victime quand elle avait 11-12 ans) : cet article de Guadeloupe la 1ère vous en dit plus et comporte des liens vers des épisodes. D’un point de vue purement musical, Florence Naprix est donc à l’aise dans le jazz et la biguine, mais sa musique très actuelle et éclectique se pare aussi de zouk et de ka. Une artiste de cette stature mériterait assurément de sortir d’autres albums. Voici maintenant quelques chansons en écoute.

Dans la peau de Mano. © : florence-naprix.com

On krey bigin en 2012, extrait de son album.
Doubout ! en 2014.
Awtisrezistans en 2022 par Dominik Coco et Florence Naprix.
Kenbé pa décourajé en 2022.
Prestation au Bik Rézistans CHUG en 2022.