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Nous avons beaucoup de respect pour France Musique, mais force est de constater que la chronique « First Lady » de ce 9 juin 2023, signée Marjolaine Portier-Kaltenbach, nous laisse perplexes. Elle qualifie en effet T-Bone Walker (qu’elle s’obstine étrangement à appeler T-Bones) de « 1er musicien à introduire la guitare élctrique dans le blues », sur deux chansons enregistrées en 1942 pour Capitol par le bluesman au sein de la formation de Freddie Slack, I got a break, baby et Mean old world. Certes absolument sublimes, ces deux chansons ne sont pas les premières à mettre en scène du blues à la guitare électrique. Quatre ans plus tôt, en mars 1938, pour Big Bill Broonzy puis Jazz Gillum, George Barnes joue bien de la guitare électrique. En 1939, Floyd « Guitar » Smith est souvent cité comme le premier auteur d’un solo de blues à la guitare électrique. Nous pourrions citer ici d’autres artistes, mais nous y reviendrons plus volontiers dans un article consacré aux pionniers de la guitare électrique dans le blues. Quant à T-Bone, s’il sublima et popularisa comme personne la guitare électrique dans le blues, il nous semble hasardeux de lui en attribuer la paternité. À charge de revanche, France Musique, et revenons aux origines…

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It’s a low down dirty shame en 1938 par Big Bill Broonzy avec George Barnes.
Reefer head woman en 1938 par Jazz Gillum avec George Barnes.
Floyd’s guitar blues en 1939 par Floyd « Guitar » Smith, très inspiré par la guitare hawaïenne…
I got a break, baby en 1942 par T-Bone Walker.
Mean old world en 1942 par T-Bone Walker.