Avant-dernier album pour boucler ma liste de dix disques qui ont selon moi marqué cette année 2023, qui sera suivie avant le 20 janvier 2024 d’un classement, mon « palmarès » ou Top 10. Mais il est temps d’évoquer le numéro 9 (qui ne vous surprendra pas si vous allez sur le site de Soul Bag qui a publié aujourd’hui ma sélection dans le cadre de son « Best of 2023 »…) : il s’agit de « The Right Man » par D.K. Harrell sorti chez Little Village, nouvelle preuve de la qualité des productions de ce label (il faudra s’attarder sur ce « phénomène » et j’y travaille, mais nous y reviendrons). Avec Candice Ivory et Nat Myers, Harrell est également le troisième artiste qui fait partie des révélations et/ou des représentants de la nouvelle génération, ce qui doit nous rassurer pour l’avenir du blues.
J’ai déjà eu l’occasion d’évoquer ici D.K. Harrell (mes articles des 14 mai 2023 et 12 août 2023) et d’insister sur le potentiel de ce chanteur-guitariste de vingt-cinq ans, qui s’exprime pleinement sur « The Right Man », album qui inaugure sa discographie. On se répète au moment de vanter la qualité de la production et de l’accompagnement avec la Dream Team de Little Village, dont il convient de citer tous les membres : Kid Andersen (production, guitare), Jim Pugh (claviers), Jerry Jemmott (basse), Tony Coleman (batterie), une section de cuivres composée de six musiciens (Neil Levonius et John Halbleib à la trompette, Mike Rinta au trombone, Mike Peloquin, Aaron Lington et Stephen « Doc » Kupka au saxophone), Jon Otis (percussions), Don Dally (cordes), enfin Tia Carroll, Lisa Leuschner Andersen, Quique Gomez et Alabama Mike aux chœurs !
On pourrait craindre que D.K. Harrell se laisse étouffer mais il n’en est rien, bien au contraire. Tous les acteurs sont à son service et lui permettent de donner son meilleur, avec un talent et une maturité qui n’appartiennent qu’à lui, au chant comme à la guitare. C’est évident dès la chanson-titre, The right man, shuffle appuyé au gros son avec orgue et cuivres épais à souhait. Dans un registre moderne et excitant, You’d be amazed et One more from the road sont très accrocheurs. Au niveau des textes, Harrell privilégie un certain optimisme avec une approche très actuelle et funky, et nous invite à nous faire plaisir, sur le « tour de force » en deux parties Not here for a long time (« Je ne suis pas ici pour longtemps, juste ici prendre du bon temps ») ou sur Leave it at the door (« Si quelqu’un t’emm…, laisse-le dehors »). Bien sûr, on ressent parfois l’influence d’illustres aînés (le phrasé de B.B.King sur You’re a queen, l’ambiance faussement désabusée à la Albert King sur Get these blues out of me), mais Harrell impose toujours sa personnalité, y compris quand il s’aventure sur un terrain plus soul blues (When I’m young). Ajoutons une maîtrise totale sur les blues lents (Hello trouble et Honey ain’t so sweet), et nous flirtons avec la perfection. Mais il est temps d’écouter des extraits, qui diffèrent de ceux proposés dans mes précédents articles : Get these blues out of me, Honey ain’t so sweet et Leave it at the door.
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