© : Alligator Records.

Le prochain album du chanteur-guitariste de Chicago s’appellera effectivement « Shut Up & Play! » (Tais-toi et joue !), et la photo de jaquette/pochette est à ce propos on ne peut plus explicite. Le disque, son premier depuis 2019, sortira le 7 juin 2024 chez Alligator et comptera douze chansons originales car Toronzo Cannon ne laisse personne dire à sa place ce qu’il pense du monde qui l’entoure : il ne s’agit donc pas seulement de se taire et de jouer ! On associe souvent cet artiste à un blues musclé flirtant avec le blues rock, mais si on s’en tient à cet album c’est réducteur car seulement trois chansons sont dans ce registre : Can’t fix the world en ouverture (mais teintée de funk avec la basse leste de Brian Quinn), Got me by the short hairs et ses paroles pleines d’esprit, et le blues lent final Shut up and play! à décoller le papier peint…

© : Sandro Miller / Alligator Records.

Le reste du disque est d’une belle variété avec notamment des morceaux dans une veine plus soul blues : Him, la ballade très personnelle Message to my daughter et Guilty. Bien entendu, on n’échappe pas aux shuffles pur jus South Side avec Something to do man au son énorme, et Unlovable, transcendé par une slide généreuse, sans oublier, pour rester dans l’ambiance de la Windy City, le blues lent I hate love. Il reste trois chansons pour terminer ce passage en revue, qui se démarquent par leur originalité : l’irrésistible I got to go through it to get to it à la Everybody needs somebody to love version Blues Brothers, le blues lent acoustique My woman loves me too much avec Matthew Skoller à l’harmonica, et l’étonnant If I’m always wrong que les fans de rock sudiste ne renieront pas. Enfin, l’aisance vocale de Toronzo Cannon qui évolue sans jamais forcer n’est pas étrangère à la diversité qui règne sur l’ensemble. Je vous livre certes là mon ressenti à chaud après une première écoute, mais on semble tenir un excellent album de blues contemporain. Le morceau inaugural, Can’t fix the world, est disponible en écoute.

© : Roman Sobus / Alligator Records.