La 67e édition de la cérémonie de remise des Grammy Awards s’est déroulée ce dimanche 2 février 2025 à la Crypto.com Arena à Los Angeles. La Recording Academy a décerné ses statuettes dans 94 catégories (et a quand même pensé à rendre hommage à Quincy Jones), mais je m’arrête bien sûr uniquement sur celles en lien avec notre spectre avec mes commentaires, sachant que vous pouvez consulter la liste complète à cette adresse.
Best Contemporary Blues Album
« Mileage » par Ruthie Foster. Il s’agit d’un excellent disque… d’americana ! Sa présence dans les nominations du meilleur album de blues contemporain surprenait déjà, mais lui attribuer carrément le Grammy Award, il fallait oser. Mais manifestement, la Recording Academy, dont on peut légitimement se demander si elle écoute les artistes qu’elle sélectionne dans ces catégories à ses yeux sans doute « secondaires », ose tout, c’est de plus en plus à ça qu’on la reconnaît. Et pendant ce temps, Shemekia Copeland passe encore à côté malgré son fabuleux album « Blame it on Eve » ! Il va évidemment de soi que je n’ai rien contre Ruthie Foster, que j’apprécie beaucoup.
Best Traditional Blues Album
« Swingin’ Live at the Church in Tulsa » par The Taj Mahal Sextet. Ce n’est certes pas un hold-up (j’ai chroniqué ce disque dans le numéro 254 de Soul Bag en lui attribuant la note très correcte de 3,5 sur 5), mais j’ai quand même la sensation que dès qu’il sort un disque, ce cher Taj Mahal, dont je suis également un grand fan, est assuré d’être nommé ou récompensé… Et dire que la Recording Academy avait retenu The Fabulous Thunderbirds et Little Feat dans cette catégorie du blues traditionnel, alors que tant d’autres auraient mérité d’avoir leur chance…
Best American Roots Performance
Lighthouse par Sierra Ferrell. C’est de la country…
Best American Roots Song
American dreaming par Sierra Ferrell et Melody Walker, songwriters (Sierra Ferrell). Je connais peu cette artiste de musique country qui rafle carrément quatre statuettes (meilleurs album et performance americana en plus des deux catégories citées ici). À noter que Shemekia Copeland, qui hélas repart de toute façon une fois de plus les mains vides, était également nommée dans ces deux catégories, ce qui en dit long sur certains « errements » de la Recording Academy.
Best Regional Roots Music Album
« Kuini » par Kalani Pe’a. Je ne connais pas cet artiste de musique hawaïenne dont c’est déjà le quatrième Grammy Award. Les autres nommés étaient tous en lien avec les musiques louisianaises : Sean Ardoin, les Mardi Gras Indians de la famille Boudreaux, New Breed Brass Band avec Trombone Shorty…
Bref, rien de nouveau du côté de la Recording Academy qui ne pense guère qu’à glorifier ses produits marketing favoris (Beyoncé et autre Taylor Swift, toutefois bredouille cette année), sans jouer son rôle en faveur de la promotion des traditions musicales populaires dans le sens noble du terme. Au point qu’elle devrait peut-être sérieusement envisager de changer de nom : Recording Industry ou Recording Business, ce serait mieux, non ?
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