Sur scène copie

Au programme de cette cinquième émission sur YouTube Albert Collins (rubrique « Un blues, un jour »), et Peaches Staten (rubrique « Sur scène »).

Frosbite

Cela fait aujourd’hui 25 ans qu’Albert Collins nous a quittés, le 24 novembre 1993. Né en 1932 au Texas, il aurait donc 86 ans. Collins laisse une trace indélébile dans l’histoire du blues du fait de son jeu de guitare facilement reconnaissable, ce qui est toujours la marque des grands. Il est également rattaché à un modèle précis de guitare, la Fender Telecaster, dont il tirait des sons uniques quasiment incandescents. Pourtant, et c’est un étonnant paradoxe, on le surnommait Iceman, l’homme de glace ! Mais c’était surtout à cause de son attaque brutale des cordes, comme s’il avait un pic à glace ! Voir Albert Collins en concert était une expérience grisante car chacune de ses notes prenait littéralement aux tripes, ou bien c’était comme une flèche en plein cœur, surtout qu’il s’accompagnait souvent de cuivres, ce qui donnait encore plus d’épaisseur à sa musique. Mais c’était aussi un excellent chanteur avec une voix puissante un peu grainée qui se mariait à merveille avec son jeu de guitare. Après avoir débuté sur disque en 1958, il s’est vraiment fait connaître à la fin des années 1960, et sa popularité ne retombera jamais jusqu’à sa disparition en 1993. Il ne faut pas s’y tromper, Albert Collins est bien un bluesman texan de toute première importance, et son influence reste immense dans le blues mais aussi dans le blues rock et le rock.

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Il se donnait toujours sans compter, et tous ses disques contenaient donc de bons moments, mais il faut redécouvrir son tout premier album qui date de 1965, « The Cool Sound of Albert Collins », réalisé pour l’obscur label TCF Hall avant d’être réédité plusieurs fois sous le titre « Truckin’ With Albert Collins ». Parmi ses réalisations pour Alligator, « Ice Pickin’ » (1978) domine mais « Frosbite » (1980), « Don’t Lose Your Cool (1983) et « Showdown! » (1985, avec Johnny Copeland et Robert Cray) sont très recommandables. Bien entendu, ses disques en public sont souvent irrésistibles, qu’il s’agisse de « In Concert » (avec Robert Cray, Indigo, sorti en 1999 mais enregistré en 1977), « Live at Rockpalast – Dortmund 1980 » (MIGM, CD et DVD, 2016), « Frozen Alive! » (Alligator, 1981), et bien entendu ses formidables derniers disques « Live at Montreux 1992 » (Eagle Rock, 2008) et « Live ‘92/’93 » (1995). Pour l’émission, j’ai logiquement choisi l’extrait d’un concert en 1991 à Austin, au Texas : My Woman Has a Black Cat Bone.

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La deuxième partie de l’émission est consacrée à la tournée du Chicago Blues Festival, visible dans de nombreuses salles comme chaque fin d’année en France. Au programme de ce cru 2018 qui met en scène des artistes tous venus de Chicago, la chanteuse Peaches Staten, le chanteur et guitariste Mike Wheeler et le chanteur et harmoniciste Omar Coleman. Voici les dates restantes à ce jour.
– Pour novembre, la tournée passera à Cléon le 25, à Ruiselede en Belgique le 26 (oui, il y a une date en Belgique), à Salernes le 28 et à Nîmes le 29.
– Pour décembre, ce sera le 1er à Tournon-d’Agenais, le 2 à Perpignan, le 4 à Marsannay et du 6 au 8 au Méridien à Paris.
Pour illustrer ça dans l’émission, j’ai choisi Peaches Staten, une belle chanteuse à la voix naturelle, et qui fait le spectacle sans en rajouter. Le morceau est très connu car il s’agit de « Got my Mojo Working », mais la chanteuse nous réserve une petite surprise, elle utilise un washboard, ce qui est rare dans le Chicago blues !