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Au programme de mon émission sur YouTube, Chuck Berry (rubrique « Un blues, un jour ») et Automatic City pour la soirée Soul Bag Live & Well (rubrique « Sur scène »).

En 1950, quand il s’installe au numéro 3137 Whittier Street, dans une modeste maison de briques rouges sur un niveau, Chuck Berry n’a que 24 ans et c’est un parfait inconnu, d’autant qu’il n’enregistrera sous son nom qu’à partir de 1955. Pourtant, il va y rester jusqu’en 1958, et dès lors écrire entre ces murs la plupart de ses plus grands succès ! Ainsi, durant cette période, il signera notamment Maybellene, Wee Wee Hours, No Money Down,Too Much Monkey Business, Roll Over Beethoven, Havana Moon, Rock and Roll Music, Sweet Little Sixteenou encore Johnny B. Goode… Eh bien cette maison a été inscrite au National Register of Historic Places, autrement dit l’équivalent de nos monuments historiques, il y a tout juste 10 ans, le 15 décembre 2008.

 

Et ne nous méprenons pas, Chuck Berry a toute sa place dans une émission dédiée au blues. D’abord, parce qu’il a le blues en lui, son jeu de guitare en atteste et il nous laisse quelques belles chansons dans le registre. Et puis, il importe de le rappeler, parce que Berry a réalisé tous les succès cités plus haut (et bien d’autres titres !) pour le label Chess à Chicago, entourés de la crème des bluesmen de l’époque, dont Jimmy Rogers et Hubert Sumlin à la guitare, Johnnie Johnson, Otis Spann et Lafayette Leake au piano, Willie Dixon à la basse et Fred Below à la batterie ! J’ai choisi en illustration musicale No Money Down (1955), dans le plus pur style Chicago Blues années 1950 !

Berry Bear Family

Pour aller plus loin, et si vous voulez vraiment vous faire plaisir (et moyennant 200 à 300 euros, attention les prix varient beaucoup selon les revendeurs en ligne…), vous pouvez craquer pour le coffret « Rock & Roll Music – Any Old Way You Choose It – The Complete Studio Recordings Plus…! », sorti en 2014 par Bear Family. Il contient 16 CD (pour 396 morceaux !) couvrant les meilleures années de Berry, dont tous ses singles Chess des périodes 1954-1966 (y compris celui de 1954 sur lequel il accompagne Joe Alexander) et 1969-1974, tous ses enregistrements Mercury et son album Atco, dont les prises alternées, auxquels s’ajoutent des live de la période 1956-1972. Tout cela est complété par deux livres, un de photos rares ou inédites de 104 pages, et un autre de 252 pages sous forme de biographie.

Berry FrémeauxMais le coffret de 3 CD Frémeaux & Associés (« The Indispensable Chuck Berry 1954-1961 »), qui lui aussi couvre une période essentielle de l’artiste, dont celle durant laquelle il s’accompagnait donc des meilleurs bluesmen de Chicago, peut très largement suffire !

 

 

flyers R° 3eme tr 2007

Pour la page « Sur scène » j’ai donc choisi d’évoquer la soirée Live & Well organisée par Soul Bag à l’occasion de la sortie de son dernier numéro, ce soir au Triton avec le groupe Automatic City (attention, inexplicablement, le site Internet de ce groupe français ne semble disponible qu’en… anglais !). Le numéro 233 de la revue devait paraître hier 14 décembre 2018, mais, et je l’ignorais au moment de l’enregistrement de l’émission, suite à un accident du camion qui transportait les magazines (heureusement sans faire de victime), la parution est repoussée à mercredi prochain 19 décembre… La soirée de ce soir au Triton est toutefois maintenue, avec donc Automatic City, un groupe français fondé en 2015, déjà auteur d’un album intitulé « One Batch of Blues », plutôt orienté blues traditionnel. Mais ils en ont sorti un deuxième qui s’appelle « Bongoes & Tremoloes », plus audacieux avec l’emploi d’anciens instruments électroniques aujourd’hui très inhabituels, que personnellement je ne connaissais pas, comme la sanza, le sitar électrique, le stylophone, la thérémine ou la boîte à rythmes Ace Tone. Renseignements pris, la sanza est un instrument d’origine africaine dérivé du xylophone mais bien moins grand : en outre, on n’utilise pas un petit maillet pour frapper les touches mais les pouces des mains. Le sitar électrique est plus facile à identifier car il est décliné à partir d’une guitare, mais l’objectif est d’obtenir des sonorités indiennes. Enfin, sans entrer dans les détails, les trois autres instruments (stylophone, thérémine et boîte à rythmes Ace Tone) sont d’anciens instruments électroniques ! Pour l‘émission, j’ai choisi un extrait de leur dernier album, « Crawfish », avec une ambiance vaudou…

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Voilà donc ce qui vous attend ce 15 décembre avec la soirée Soul Bag Live & Well. Pour information, le club se trouve au 11 bis rue du Coq Français, à proximité de la mairie des Lilas et donc du terminus de la ligne de métro numéro 11. Tél. : 01 49 72 83 13. Quant au numéro 233 de Soul Bag, j’ai eu plusieurs fois l’occasion de d’évoquer des artistes au sommaire lors de récentes émissions. Outre un dossier central sur Junior Wells (à l’occasion des 20 ans de sa disparition), vous pourrez y lire des articles sur Lindsay Beaver, Kirk Fletcher, Aretha Franklin, Doyle Bramhall II, Mamas Gun, Marcus King, Lucky Millinder, et bien d’autres choses…

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